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Qui sommes-nous ?

Nous nous réclamons des idées du communisme, de toute l'expérience des luttes passées du mouvement ouvrier telle que les quatre premiers congrès de l'Internationale Communiste puis l'Opposition de gauche et la Quatrième Internationale autour de Trotsky les ont formulées.

Nous sommes issus de LUTTE OUVRIERE, l'organisation d'Arlette LAGUILLER et nous revendiquons des mêmes filiations à savoir l'union Communiste (IV° Internationale) puis le groupe Voix Ouvrière.

Les militants à l'origine de notre tendance ont été exclus de LUTTE OUVRIERE en mars 1997 pour avoir formulé la critique du cours sectaire de sa direction, son repli sur elle-même. La direction théorise ce repli en invoquant le manque de résultat de l'organisation à capitaliser un tant soit peu le succès minime certes mais néanmoins réel que représentait le score recueilli par Arlette LAGUILLER aux élections présidentielles. Ce cours sectaire se traduit par un raidissement factice des règles de fonctionnement interne qui paralyse toute l'organisation et a abouti à l'exclusion des militants à l'origine de notre tendance. Il est l'expression d'un manque de confiance dans les capacités de la classe ouvrière à renouer avec les idées conformes à ses intérêts et à s'organiser en conséquence.

Nous nous fixons comme objectif de contribuer dans la mesure de nos forces à donner un contenu concret, vivant, dynamique à l'appel lancé par Arlette LAGUILLER au lendemain des élections présidentielles de 1995 pour la construction d'un parti ouvrier fidèle aux seuls intérêts des travailleurs, des chômeurs, des exclus, des jeunes.

Nous entendons collaborer avec tous ceux qui souhaitent agir dans ce sens sans exclusive en combattant toutes les formes de sectarisme, masque de l'opportunisme et de la capitulation.

Notre situation ne peut être que transitoire. La situation nouvelle créée par l'évolution de la situation sociale et politique impose à tous ceux qui se réclament des idées du trotskysme, et plus généralement des idées de la lutte de classe, du socialisme et du communisme de faire face à de nouvelles responsabilités. Nous voulons contribuer à créer le cadre nécessaire à la collaboration de tous ceux qui veulent participer à la construction du parti dont la classe ouvrière a besoin.

Nous nous revendiquons des idées de l'internationalisme et entendons contribuer dans la mesure de nos forces à la renaissance d'une organisation internationale communiste.

Un film à voir : les virtuoses

Le film se déroule dans une ville minière du pays de Galles, Grimbley, au milieu des années 90, dix ans après la défaite de la grève des mineurs, alors que le patronat prépare la fermeture des bassins miniers avec le soutien du gouvernement. Le cinéaste a choisi de raconter la situation des mineurs à travers la vie de leur harmonie, véritable institution dans la vie de la petite ville, qui est engagée dans le concours de la meilleure fanfare du Royaume-Uni. Là se cristallisent les problèmes et les tensions que nourrit la fermeture. Chacun sent qu'elle est imminente et n'en ressent que plus violemment le cynisme et l'indifférence du patronat. Il faut faire face aux mille difficultés de la vie quotidienne, à la pression des huissiers, se serrer les coudes comme on peut, en ayant le dos au mur. Le film met en avant les gestes quotidiens de solidarité, les réflexes collectifs, le franc-parler, l'humour, le respect de l'autre et l'émotion sincère qui permettent à chacun de tenir et de rester tête haute face aux pressions qui s'exercent, de rester fidèle à lui-même et à sa classe, malgré les faiblesses, les gestes de découragement et les incompréhensions. Et quand la fanfare gagne, à Londres, le concours, ce sont les mineurs et leurs familles, et finalement tous les salariés qui imposent leur dignité. Un film à aller voir et un plaisir à faire partager.

Un film à essayer de voir : " ma 6t va cracker "

"Ma 6T va cracker" est le deuxième film de Jean-François Richet. Il raconte la galère des jeunes dans une cité de Meaux, en Seine-et-Marne, une cité comme il en existe partout dans les banlieues des grandes villes où se concentrent la misère et le chômage, et l'engrenage qui conduit de la violence à la bavure policière et à l'émeute, à l'embrasement de la cité quand les CRS sont envoyés contre les jeunes.

Le film met en scène des jeunes de la cité même, acteurs de leur propre vie, celle de l'échec scolaire, de la violence au collège, des petits trafics et des vols au supermarché, des rondes de police et des interpellations sans motif.

L'auteur, Jean-François Richet, en mettant en scène ces jeunes sans avenir qui sont ses propres camarades, exprime sa révolte contre la société, et nous ne pouvons qu'être solidaires de son film. L’auteur affirme son parti pris pour le changement social, lorsqu'il dit du capitalisme, dans une interview : " ...qu'y a-t-il eu en dix ans en France ? 40 000 chômeurs de plus par mois et plus de riches. Jusqu'à quand tout cela va-t-il être supporté ? Tous ces sparadraps posés sur des plaies béantes ? "

Et il fait dire à un des personnages de son film qu'eux, les jeunes des cités, ne peuvent rien changer tout seuls, qu'il faudra que la classe ouvrière s'y mette, qu'elle seule a la possibilité de tout changer parce qu'elle peut toucher " à l'argent ". Le film ne montre pas directement comment seules des perspectives collectives, offertes par la classe ouvrière pourraient donner un sens à la révolte des jeunes. Il le montre par la négative, car en l'absence de ces perspectives, c'est à travers des réactions individuelles, sans issue, que s'expriment les frustrations, la révolte contre les humiliations et le mépris social. Et si la classe ouvrière ne montre pas la voie de la transformation sociale, les jeunes pourraient devenir la proie de démagogues qui chercheraient à exploiter leur désespoir, en flattant l'individualisme, pour détourner la révolte de son véritable objectif, la lutte contre la société d'exploitation.

Et si on ne peut qu'approuver Jean-François Richet lorsqu'il souhaite " qu'ils récoltent ce qu'ils sèment ", en parlant des exploiteurs, c'est avec la conviction que la révolte de la jeunesse des banlieues devra s'armer d'une conscience collective.

Ce film reste malheureusement assez peu longtemps à l’affiche…