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" Le chômage conséquence des délocalisations " : un mensonge pour justifier des attaques contre les travailleurs

La logique de la délocalisation menée à son terme est de transformer l’Europe en un vaste supermarché où s’échangeraient des marchandises qui seraient fabriquées ailleurs ", voilà la cause du chômage pour les journalistes, les politiciens de tous bords : les délocalisations, la mondialisation. Les usines fermeraient en Europe parce qu’elles trouvent une main d’œuvre plus compétitive dans les pays d’Asie du Sud Est, d’Afrique ou maintenant d’Europe de l’Est.

Ainsi pour eux, la solution est simple pour empêcher ces délocalisations et donc lutter contre le chômage, il faudrait être plus compétitif, et " la logique de la délocalisation "c’est la remise en cause de toute la législation du travail, des attaques contre les salaires, pour la flexibilité complète. Il faudrait que la classe ouvrière accepte d’être taillable et corvéable à merci, au nom de la " compétitivité et des lois du marché ".

C’est là, le piège et le mensonge de ce discours, car ces mots nouveaux de mondialisation, de délocalisation masquent le caractère de classe d’une réalité qui n’est pas nouvelle : l’impérialisme, la concurrence féroce que se livrent les bourgeoisies des pays impérialistes pour se disputer les fruits de l’exploitation du travail sur toute la planète. Les patrons voudraient nous rendre solidaires de la concurrence qu’ils se livrent, et que nous même nous nous sentions en concurrence avec les travailleurs japonais, coréens, thaïlandais…

C’est pour faire davantage de profits que les trusts restructurent à l’échelle internationale, déployant et redéployant leurs activités d’un pays à l’autre, en fonction des conditions qui leur sont offertes. C’est l’intérêt de la bourgeoisie de mettre les travailleurs en concurrence, car le résultat c’est une baisse générale du coût du travail qui s’accompagne d’un développement de toutes les inégalités sociales, même dans les pays riches.

Et aujourd’hui, des délocalisations il y en a en Europe : des entreprises implantées dans les pays asiatiques reviennent en Ecosse, en Irlande, en Belgique. " Vous aurez la charte sociale, nous aurons les emplois " déclarait Major en 1993, pour justifier les attaques contre les travailleurs au nom de la lutte contre le chômage !

Mais ceux qui dénoncent le danger de cette mondialisation au nom de la souveraineté nationale menacée, ce nationalisme étant défendu par le Front National mais aussi par le PCF, ne font qu’entretenir la même illusion sur la mondialisation.

Finalement les uns comme les autres, pour des raisons différentes certes, veulent détourner l’attention des travailleurs des vrais responsables de la crise et du chômage, les patrons qui, quelle que soit leur nationalité, n’ont comme seul objectif la course effrénée aux profits, ouvrant et fermant des entreprises aux quatre coins du monde avec le plus profond mépris pour les travailleurs.

L'indemnisation des chômeurs : une machine à faire baisser tous les salaires

Il y a en France 4 millions de personnes inscrites au chômage. Sur ce total, seules 3,5 millions sont recensées comme chômeurs et seules 2,2 millions d'entre elles sont indemnisées. Parmi les personnes indemnisées, la moitié seulement reçoivent plus de 3000 F par mois et 18 % seulement plus de 5000 F.

Au fur et à mesure que le chômage se développait l'Etat a resserré de plus en plus les conditions de rémunération des chômeurs. Il les a tellement resserrées que l'UNEDIC, l'organisme qui gère les cotisations et les indemnités, est passé de 35 milliards de déficit en 1993 à 12 milliards d'excédent en 1996. Les chômeurs sont de plus en plus nombreux, mais de moins en moins indemnisés.

Les chômeurs sont au mieux rémunérés à 57 % de leur salaire de référence pendant 6 mois (contre plus de 60 % en Allemagne, 70 % aux Pays-Bas et 75 % en Suède). Ensuite l'indemnité chute de 17 % tous les six mois, ce qui fait que l'énorme majorité des chômeurs atteint très vite le plancher des rémunérations aujourd'hui fixé à 3100 F par mois.

Comme si cela ne suffisait pas, on a trouvé d'autres moyens pour contraindre les chômeurs à accepter n'importe quel emploi. Ils sont de plus en plus systématiquement radiés s'ils refusent l'offre proposée. Les chômeurs "de longue durée" (au chômage depuis plus d'un an) sont de plus en plus nombreux : 1,2 millions en juillet 97. Parmi eux près de 500 000 (ils étaient 472 000 en mars 96) sont dits "en fin de droits" et touchent une allocation "spéciale" de 2900 F par mois. Jusque dans les mots, on veut inculquer aux chômeurs l'idée qu'ils n'ont plus le choix.

Aujourd'hui les travailleurs qui, du fait des conditions de rémunération du chômage, sont contraints d'accepter des contrats de travail limités ou précaires sont plus de 2 millions. La plupart d'entre eux alternent des périodes de travail précaire et des périodes de chômage. 56 % des chômeurs de 1993 étaient de nouveau au chômage en 1996 après avoir eu un travail pendant quelques semaines ou quelques mois. 80 % des embauches se font actuellement sous "Contrat à Durée Déterminé". Le SMIC n'est plus qu'une référence théorique, des millions de salariés travaillent pour les deux tiers ou la moitié du "salaire minimum".

Tout cela signifie que les patrons disposent en France d'une véritable "armée de réserve" de millions de chômeurs dans laquelle ils peuvent puiser pour trouver des gens prêts à travailler pour moins de 4000 F par mois.

Et l'avantage principal pour eux c'est de pouvoir, sur cette base-là, exercer une formidable pression sur les salaires et les contrats de travail des salariés à temps plein et en fixe. Plus il y a de chômeurs, plus les capitalistes peuvent tirer les salaires vers le bas.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais

Pendant qu’on nous joue la modération salariale, les patrons eux ne se privent pas. Par exemple le PDG, Fourtou lui, s’accorde depuis deux ou trois ans des augmentations de salaires (en masse) de l’ordre de 4 à 5 %. Les actionnaires et les cadres dirigeants ne sont pas oubliés non plus avec, pour 97, 10 % d’augmentation des jetons de présence pour les uns et un pactole de 1,75 millions de stocks options pour les seconds. En septembre dernier, les syndicats avaient protesté car Fourtou avait fait cadeau d’une allocation de retraite supplémentaire à 500 cadres de Rhône-Poulenc : faut bien motiver le personnel !

Cumulard

Alors que la loi interdit, paraît-il, d’être dans plus de 8 conseils d’administration d’entreprises, le PDG Fourtou fait partie de ceux qui siègent dans une dizaine de conseils (dont plusieurs liés à son grand ami Bébéar, PDG d’Axa, lui-même membre du conseil d’administration de Rhône-Poulenc ) y compris à l’étranger à la Banker’s trust.

Ces conseils d’administration sont fort généreux : ils distribuent des " jetons de présence " qui peuvent aller jusqu’à 500 000 F pour la participation à quelques réunions par an.

Apres la conférence nationale, comment se préparer à affronter les patrons et le gouvernement ?

Les réactions des dirigeants syndicaux après la Conférence nationale n’ont pas été unanimes. Notat s’est félicitée des mesures prises et a appelé le patronat à négocier " en laissant la colère retomber ". Avant la Conférence, Notat avait affirmé qu’elle était prête à dire aux patrons " chiche à l’annualisation du temps de travail ". Il est sûr qu’une telle négociatrice, qui prend un air furibond pour dire aux patrons qu’elle veut leur imposer ….tout ce qu’ils souhaitent, ne mettra pas à mal leurs intérêts.

Blondel, lui voit le salut … dans le téléphone  : " ce n’est pas la guerre entre les syndicats et le patronat… on va essayer de réparer ça, de recoller les morceaux. Je vais prendre mon téléphone et appeler M. Gandois ". C’est dans la négociation avec les patrons que Blondel voit une solution pour satisfaire ses timides revendications  : une hausse du SMIC de 2 % et une augmentation des subventions de l’Etat pour élargir le dispositif préretraite contre emploi.

Viannet parle de " mobilisation nécessaire " mais sur quels objectifs ?

Le langage de Louis Viannet est différent. C’est le seul dirigeant syndical qui appelle à une mobilisation des travailleurs " nécessaire pour peser d’une façon décisive sur le comportement du patronat, qui est aujourd’hui absolument insupportable ".

Mais cette mobilisation, effectivement nécessaire, quels objectifs le dirigeant de la CGT lui donne –t- il ? Imposer les 35 heures sans réduction de salaires pour tous les salariés ? Même pas. " Nous savons dit Viannet que la mise en œuvre [ de la loi des 35 heures ] ne peut être ni uniforme ni s’appliquer partout de la même façon ".

L’objectif que donne Viannet à la " mobilisation nécessaire des salariés ", c’est que les travailleurs fassent pression chacun dans leur coin pour que les patrons négocient. Si Viannet a tenu un langage un peu plus combatif que Notat et Blondel – il faut reconnaître que ce n’était pas difficile !– il ne trace pas véritablement les objectifs d’une mobilisation des travailleurs pour non seulement " peser sur le comportement du patronat " mais pour lui faire rendre gorge.

Que craint le patronat ?

Pourtant cette mobilisation, le patronat la craint et c’est en grande partie ce qui explique sa colère et sa déclaration de guerre. Dans un débat sur France Inter le 14 octobre, le représentant du CNPF, Jean Louis Giral expliquait assez cyniquement que ce n’était pas cette loi des 35 heures en elle même qui faisait problème. Nous savons bien disait-il qu’il y a une différence entre la durée légale du travail et sa durée effective et il rappelait que lorsqu’il avait commencé à travailler après la guerre, la loi des 40 heures était toujours en vigueur et la semaine de travail était de 54 heures. Et ajoutait Giral avec la loi des 35 heures, nous allons être obligés de payer des heures supplémentaires et cela va nous coûter 2,5 % plus cher. Et comme son interlocuteur, le sénateur socialiste Henri Weber lui rétorquait " et c’est seulement pour ces 2,5 % que vous partez en guerre ? ", Giral a répondu " ce n’est pas pour cela mais vous savez très bien qu’à cause de cette loi, les gens vont avoir des illusions et que nous allons avoir des conflits dans les entreprises à cause de cela. "

Ce n’est donc pas la loi des 35 heures en elle même qui met le patronat en colère, ce sont les conséquences qu’elle peut avoir dans l’esprit des salariés.

Et c’est vrai que pendant des mois, le problème des trente cinq heures va être au centre des discussions dans les entreprises. Réduction du temps de travail, embauches, augmentation des salaires, la loi, aussi symbolique soit- elle donne un cadre à toutes ces discussions et c’est cela que le patronat reproche aux socialistes.

Discuter d’un programme de lutte qui offre la perspective d’un changement radical

Alors tant mieux que de telles discussions aient lieu partout dans le pays dans les semaines et dans les mois qui viennent. Ce sera l’occasion pour tous les militants ouvriers de débattre avec leurs camarades des revendications que nous devons mettre en avant pour mettre fin à ce recul que nous imposent patrons et gouvernements depuis des années.

Il ne suffit pas de dire aux travailleurs de se mobiliser. Cette mobilisation ou cette " intervention citoyenne " qu’est –elle sinon un vœux pieux ou un alibi pour soutenir le gouvernement, si ses objectifs ne sont pas clairement désignés et si les obstacles qui empêchent de les atteindre ne sont pas clairement montrés.

Hue – qui affirme qu’il n’est pas " à la remorque du gouvernement "- comme Viannet - qui rappelle que la CGT " garde son indépendance d’élaboration des revendications, quel que soit le gouvernement, y compris avec le gouvernement actuel "- disent à tout propos que tout dépend de l’intervention des salariés ou du " mouvement social ". Mais ils se gardent bien, ligotés qu’ils sont par la solidarité avec ce gouvernement, d’en créer les conditions, ne serait-ce qu’en déterminant des objectifs clairs, un programme de lutte qui donne aux travailleurs la perspective d’un changement radical et en le soumettant à la discussion dans les entreprises, les bureaux, les quartiers.

Il n’est pas possible de lutter contre le chômage sans interdire les licenciements, répartir le travail et réduire le temps de travail sans réduction de salaires, sans embaucher des centaines de milliers de salariés dans la Fonction publique

Il ne pourra y avoir de changement radical dans la situation sociale, sans remise en cause du pouvoir des patrons sur l’économie et sur la société, sans que nous nous en prenions à leurs profits, sans que nous imposions notre contrôle sur l’économie.

Comment vaincre le chômage, ce cancer social, sans remettre en cause le pouvoir des patrons d’embaucher et de licencier à leur guise, sans leur imposer l’interdiction des licenciements et notamment dans ces entreprises grandes ou moyennes qui font des profits ? Comment vaincre le chômage, si nous n’imposons pas l’embauche dans ces entreprises où les salariés sont forcés de supporter des horaires démentiels et des conditions de travail dignes d’un autre siècle pendant que 4 à 5 millions d’entre nous sont privés d’un véritable emploi ?

Lutter contre le chômage, ce serait imposer l’embauche de ces travailleurs intérimaires, sous-traitants, CDD qui travaillent depuis quelquefois plusieurs années dans la même entreprise et sont traités par le patronat comme une main d’œuvre taillable et corvéable à merci.

Et une telle mobilisation ne peut pas se faire avec l’objectif de négocier chacun dans son coin mais avec la volonté d’unir les salariés, de profiter de chaque initiative, de chaque lutte pour mettre en avant nos intérêts communs, un sentiment qui existe – le " tous ensemble " de décembre 95 l’a bien montré - et qui ne demande qu’à être conforté.

Et ce qui est valable dans le secteur privé l’est aussi dans le secteur public. Ce sont les travailleurs des services publics qui sont les seuls capables de définir le nombre d’emplois qu’il faudrait créer pour assurer un fonctionnement des services publics qui puisse répondre aux besoins de la collectivité. Des centaines de milliers d’emplois sont nécessaires aujourd’hui dans tous les secteurs déterminants de la vie sociale  : le logement, la santé, l’éducation, les transports.

Cette répartition du travail entre tous permettrait une véritable réduction du temps de travail car elle permettrait d’utiliser rationnellement les progrès techniques et les gains de productivité qu’ils rendent possibles.

Contre la baisse des salaires et l’appauvrissement généralisé du monde du travail, des augmentations de salaires substantielles et le SMIC à 8500 F sont une nécessité

L’embauche de millions de chômeurs permettrait une hausse considérable de la masse salariale et de la consommation qui permettraient une véritable relance de l’activité économique et briserait la logique de régression sociale et économique du système capitaliste.

Ces embauches devraient s’accompagner de hausses de salaires importantes car cela fait des années que la part de salaires dans les richesses créées décroît au détriment des profits des capitalistes et ce n’est qu’un juste retour des choses que les travailleurs s’approprient une plus grande part des richesses qu’ils ont eux mêmes créées.

Et si nous parvenions à imposer au patronat la satisfaction de telles revendications, il ne faudrait pas désserrer notre étreinte car les patrons auraient tôt fait de reprendre ce qu’ils auraient dû céder comme ils l’ont déjà fait par le passé en 36 et en 68 par exemple. Pour empêcher de nouveaux reculs, il nous faudra imposer notre contrôle de façon permanente sur l’économie et la faire fonctionner dans le sens de nos intérêts. En nous organisant, en mettant en commun nos informations et nos compétences, nous avons les moyens d’exercer ce contrôle. S’organiser, contrôler, décider, c’est cela la démocratie !

Ce sont de tels objectifs qu’il faut aujourd’hui défendre et discuter parmi les travailleurs si nous voulons changer notre sort et renverser le rapport de forces. Certes il ne suffit pas d’avoir les idées claires et des objectifs radicaux pour changer la société. Mais nous ne pourrons mener la moindre lutte avec quelque chance de l’emporter que si nous savons où nous allons et si nous nous organisons pour défendre nos intérêts. L ‘attitude des dirigeants politiques des partis gouvernementaux et de dirigeants syndicaux à travers la Conférence nationale nous a fait la claire démonstration que ce n’est pas sur eux qu’il faudra compter pour mettre en avant de telles perspectives. C’est d’en bas par la discussion et la confrontation d’idées, en vérifiant que nos intérêts et nos objectifs sont les mêmes parce que nous sommes dans le même camp social, que nous pourrons tisser entre nous les liens qui rendront possible " la mobilisation nécessaire des salariés ". Et si l’une des conséquences de la Conférence nationale était de susciter largement des discussions sur les problèmes vitaux pour les travailleurs aujourd’hui, ce serait un gage pour l’avenir et la meilleure façon possible de préparer les luttes que nous aurons à mener. Et le cinéma du gouvernement, les menaces des patrons et les dérobades des dirigeants syndicaux se retourneraient contre eux.

Citation : Karl Marx, Salaire, prix et profit

" …Le développement même de l’industrie moderne doit nécessairement faire pencher toujours davantage la balance en faveur du capitaliste contre l’ouvrier et…par conséquent, la tendance générale de la production capitaliste n’est pas d’élever le niveau moyen des salaires, mais de l’abaisser, c’est à dire de ramener, plus ou moins, la valeur du travail à sa limite la plus basse. Mais, telle étant la tendance des choses dans ce régime, est-ce à dire que la classe ouvrière doive renoncer à sa résistance contre les empiétements du capital et abandonner ses efforts pour arracher dans les occasions qui se présentent tout ce qui peut apporter quelque amélioration à sa situation ? Si elle le faisait, elle se ravalerait à n’être qu’une masse informe, écrasée, d’êtres faméliques pour lesquels il ne serait plus de salut. …Ces luttes pour des salaires normaux sont des incidents inséparables du système du salariat dans son ensemble… dans 99 cas sur 100, ses efforts pour relever les salaires ne sont que des tentatives pour maintenir la valeur donnée au travail, et que la nécessité d’en disputer le prix avec le capitaliste est en connexion avec la condition qui l’oblige à se vendre elle-même comme marchandises la classe ouvrière lâchait pied dans son conflit quotidien avec le capital, elle se priverait certainement elle-même de la possibilité d’entreprendre tel ou tel mouvement de plus grande envergure.

En même temps… les ouvriers… ne doivent pas oublier qu’ils luttent contre les effets et non contre les causes de ces effets, qu’ils ne peuvent que retenir le mouvement descendant, mais non en changer la direction… Ils ne doivent donc pas se laisser absorber exclusivement par ces escarmouches inévitables que font naître sans cesse les empiétements ininterrompus du capital ou les variations du marché. Il faut qu’ils comprennent que le régime actuel, avec toutes les misères dont il les accable, engendre en même temps les conditions matérielles et les formes sociales nécessaires pour la transformation économique de la société. Au lieu du mot d’ordre conservateur " un salaire équitable pour une journée de travail équitable ", ils doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire : " Abolition du salariat ".