éditorial



Le capitalisme, c’est les crises, le fascisme et les guerres,
Le stalinisme, son allié contre les travailleurs et les peuples,
Vive le socialisme, vive le communisme !

Le 8Oème anniversaire de la révolution d’octobre 1997 en Russie a été l’occasion d’une vaste campagne médiatique visant à discréditer les idées du communisme, plus généralement le combat des opprimés pour leur émancipation. Cette campagne menée par les médias qui sont la propriété des grands groupes capitalistes, des Bouygues et autres Lagardère, a été alimentée par la parution opportune d’un livre intitulé " Le Livre noir du communisme ", qui recenserait 85 millions de morts à mettre au crédit du communisme. Ce livre, travail d’historiens anticommunistes, bénéficie, c’est le moins qu’on puisse dire, d’une campagne de presse bien orchestrée, qui doit beaucoup plus aux intérêts tant financiers que politiques des capitalistes qui la commanditent, qu’aux scrupules et à l’intégrité intellectuelle de ceux qui mettent leur plume à leur service.

La semaine dernière, la parution de ce livre a été l’occasion d’un petit esclandre dans le verre d’eau parlementaire. Les députés UDF ont quitté l’Assemblée pour protester contre la solidarité affichée par Jospin à l’égard du Parti Communiste, à propos duquel il a déclaré " Le Parti Communiste a tiré les leçons de son histoire. Il est représenté dans mon gouvernement, et j’en suis fier. ".

Le stalinisme n’aurait été qu’une simple erreur, on revient dessus, on tourne la page, pour les délices du pouvoir.

La droite réactionnaire qui fait feu de tout bois contre les crimes du stalinisme qu’elle confond tout naturellement avec le communisme, ne manque pas de culot. Elle s’empare des échecs du mouvement ouvrier, des trahisons de la social-démocratie ou des dirigeants du PC, pour tenter de le discréditer en faisant l’apologie du système capitaliste dont elle vit. C’est une inversion complète de la réalité historique.

La révolution d’octobre 1917, ce profond mouvement d’émancipation des travailleurs et des peuples de Russie, a eu lieu à l’issue de la première guerre mondiale, cette barbarie qui a vu périr dans les tranchées des millions d’hommes sacrifiés à la lutte qui opposait les bourgeoisies européennes pour le partage du monde.

C’est le blocus économique et la guerre que lui ont menée ces mêmes bourgeoisies européennes alliées aux Etats-Unis, et avec la complicité des Partis Socialistes, qui ont affamé et saigné la révolution, désarmant les travailleurs et les masses paysannes qui abandonnaient l’exercice démocratique du pouvoir, épuisés et vaincus, à une bureaucratie d’arrivistes et de privilégiés dont Staline fut le chef.

Sa première tâche fut de mener une véritable guerre civile contre ceux qui, au sein du Parti Bolchévik, le combattaient, fidèles aux idées du communisme, avec à leur tête Trotsky.

Et c’est bien ce système capitaliste barbare qui, dans les années qui suivirent, plongea le monde dans la crise économique, porta au pouvoir la pire réaction, le fascisme, avant d’entraîner les peuples dans une deuxième guerre mondiale encore plus sanglante que la première.

Face à ce déferlement de barbarie, l’Etat des travailleurs né de la révolution d’octobre, soumis au joug de la bureaucratie et de Staline, résista au prix de sacrifices inouïs, sans pouvoir empêcher la réaction bourgeoise de triompher, d’abord sous le visage de la bureaucratie, avant de laisser la place, ces dernières années, avec la réintroduction de la propriété privée, à une mafia capitaliste qui saigne le pays pour le compte des financiers occidentaux.

Oui, le stalinisme est une monstruosité, et ceux qui dans les dernières décennies l’ont défendu et justifié, dans le même temps qu’ils n’avaient d’autre souci que de monnayer leur influence sur les travailleurs pour accéder au gouvernement et servir la bourgeoisie, ont, comme les dirigeants socialistes dans leur temps, trahi les intérêts du monde du travail.

Aujourd’hui, ils enterrent leur passé et se rachètent une vertu en se faisant les champions de la démocratie, pour mériter le droit de servir les intérêts des classes dominantes.

Pour tous les travailleurs qui n’entendent pas abdiquer des intérêts de leur classe, ni de leurs idées, il faut en tirer les leçons aussi amères soient-elles. Au moment de la guerre de 14, ce sont les dirigeants socialistes qui étaient passés du côté de la bourgeoisie, c’est de cette trahison et de la victoire des travailleurs russes en octobre 17 que naquit le Parti Communiste. Celui-ci, aujourd’hui, rejoint complètement le Parti Socialiste pour gérer la main dans la main les affaires de la bourgeoisie.

Une page est tournée, tous ensemble, militants et sympathisants socialistes, communistes ou d’extrême-gauche, consacrons nous à donner vie à un nouveau parti, fidèle jusqu’au bout aux intérêts des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des exclus.

Français-immigrés : une seule classe ouvrière manifestons le 22 novembre

Les projets de loi Guigou et Chevènement vont être discutés au Parlement à partir de la fin novembre. Aucune modification substantielle ne leur a été apportée par les députés socialistes. Comme cela devient désormais une habitude, après une parodie de concertation entre le gouvernement et le groupe parlementaire socialiste, les députés ont fait mine de changer des détails : les certificats d’hébergement seraient supprimés, les enfants nés en France pourraient demander leur naturalisation à 13 ans au lieu de 16 et le regroupement familial pourrait être effectué un an après la délivrance de la carte de séjour et non deux. Par contre le délai de rétention porté à douze jours n’a pas été ramené à dix comme le stipulait la loi Pasqua, sous l’hypocrite prétexte que " ce serait un moindre mal qui permettrait à l’étranger de mieux se défendre et d’éviter la prison ". Rien donc qui remette en cause le principe de ces lois qui s’inscrit dans la continuité des lois Pasqua-Debré. Quant au sort des sans papiers, il est des plus précaires : les régularisations ont été faites au compte goutte et ce sont 80 à 90 000 personnes qui courent le risque de se voir expulsées après avoir déposé leur dossier de régularisation. Ainsi les " Saint Bernard " ont manifesté jeudi dernier pour protester contre le fait que 42 d’entre eux n’étaient toujours pas régularisés alors que certains en étaient à leur septième convocation depuis le mois d’août.

Nous ne pouvons accepter des attaques qui à travers la fraction immigrée la plus vulnérable de la classe ouvrière sont en fait une attaque contre tous les travailleurs. Aussi, les militants de " VOIX DES TRAVAILLEURS " appellent à participer aux manifestations organisées par les associations de soutien aux sans papiers pour exiger la régularisation de tous les sans papiers, l’abrogation des lois Pasqua-Debré et le retrait des lois Guigou - Chevènement.

Egypte : la folie intégriste, produit de l’oppression impérialiste

Le massacre de 68 personnes à Louxor a été revendiqué par l’organisation islamiste " Djama Islamiya ". Cette organisation veut renverser le régime de Moubarak, et a inauguré en 1992 une série d’attentats contre les touristes étrangers mais aussi contre les policiers égyptiens et les membres d’une autre communauté religieuse, les coptes.

Une tentative barbare de dévoyer les sentiments anti-impérialistes des peuples du Moyen Orient

Pour expliquer la barbarie de ce massacre, les journaux mettent en avant la volonté des islamistes de terroriser les touristes étrangers et ainsi de ruiner le tourisme égyptien, ce qui affaiblirait le régime de Moubarak. Ce calcul entre peut-être dans les vues des dirigeants islamiques mais il n’est pas le seul motif de ce carnage. En s’en prenant à des touristes étrangers, c’est sur d’autres sentiments que les dirigeants islamistes tentent de s’appuyer.

Pour le peuple égyptien, les pays occidentaux imposent non seulement à l’Egypte mais à tous les peuples de la région, l’oppression et la misère. Après l’oppression coloniale de la France et de l’Angleterre, les peuples du Moyen Orient subissent celle de l’impérialisme américain et de l’Etat israélien qui s’est instauré en gendarme des peuples de la région. Guerres, pillage des richesses, misère et oppression sont le lot des peuples arabes. Les souffrances et les humiliations imposées après les massacres de la guerre du Golfe au peuple irakien, l’oppression des Palestiniens parqués dans des bantoustans dans leur propre pays par un Etat israélien qui a fait la guerre à tous les Etats et à tous les peuples de la région, ont suscité de profonds sentiments de haine contre les régimes occidentaux. Ce sont ces sentiments que les islamistes tentent aujourd’hui de dévoyer comme l’avait fait, il y a quelques années, le régime islamique iranien en s’appuyant sur les sentiments anti-impérialistes des masses pauvres du pays, comme les islamistes algériens l’ont fait en s’en prenant eux aussi aux étrangers et notamment aux Français, assassinant des religieux français qui symbolisaient la pire oppression colonialiste.

Les islamistes et Moubarak : une lutte pour le pouvoir mais une même volonté de soumettre le peuple égyptien

Les dirigeants islamistes tentent de dévoyer les sentiments de révolte du peuple égyptien contre l’impérialisme et contre le régime de Moubarak pour se servir de lui dans leur lutte pour le pouvoir. Mais le sort qu’ils réservent aux masses, c’est la pire des oppressions et la barbarie de ces massacres est significative des moyens qu’ils sont prêts à employer. Les islamistes s’opposent au pouvoir égyptien, comme les islamistes algériens s’affrontent aux généraux algériens : après avoir fait alliance pour défendre l’ordre social, museler les opprimés et écraser toute contestation sociale, ils se disputent pour savoir qui détiendra ce pouvoir d’opprimer les masses.

Car cette organisation du " Djama Islamiya " qu’aujourd’hui le pouvoir égyptien voue aux gémonies, elle est née dans les années 70 à l’ombre du pouvoir de Sadate. Le gouvernement égyptien soutenait alors les nervis islamistes qui brutalisaient et réduisaient au silence les étudiants de gauche dans les universités. Pour mieux encadrer les masses, le gouvernement égyptien s’est appuyé sur l’islamisme pour réduire les droits et les libertés de la population, opprimer les femmes et faire taire les intellectuels.

Aujourd’hui, alors que Moubarak a fait emprisonner des milliers de militants islamistes, qu’il en a fait condamner à mort et exécuter des dizaines, le pouvoir égyptien continue de s’appuyer sur l’islamisme pour bâillonner la population et étouffer toute révolte sociale. C’est lui qui fait interrompre les programmes télévisés par des prières, qui interdit l’alcool sur les avions égyptiens et soutient des organisations islamistes " modérées " qui mettent les intellectuels à l’index et empêchent la publication ou la projection de leurs œuvres comme ce fut le cas de l’avant-dernier film de Youssef Chahine, " l’Emigré ".

Quant aux dirigeants impérialistes et notamment aux dirigeants américains, qui font mine de s’indigner de l’atrocité des méthodes des islamistes, ils sont d’une hypocrisie sans nom. Car ils sont les premiers à soutenir les régimes islamistes les plus sanguinaires et les plus réactionnaires comme le régime saoudien ou les talibans en Afghanistan, quand ils se montrent dociles pour défendre leurs intérêts et efficaces pour museler leurs peuples.

Ce n’est que la lutte des travailleurs et des opprimés égyptiens, alliés à ceux de tout le Moyen-Orient, comme à ceux des métropoles impérialistes, qui permettra la liberté et la démocratie.