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Le Front national exprime sa haine des chômeurs : une illustration de son racisme social au service des riches

Maréchal, le secrétaire adjoint du FN, s’est déclaré " scandalisé par la manière dont le gouvernement traite les chômeurs "... tandis que Bruno Mégret déclarait : " Face à la souffrance humaine que constitue le chômage, M. Jospin n’annonce qu’un pourboire et une simplification bureaucratique ". Le FN voudrait abuser ceux des chômeurs qui seraient tentés de croire que Le Pen est de leur côté, parce qu’il parle fort et dénonce le gouvernement. Mais dans sa presse le FN attaque le mouvement des chômeurs dont la population est de plus en plus solidaire et dévoile ce que cachent ordinairement ses discours racistes anti-maghrébins. C’est d’abord l’étalage de tous les poncifs d’extrême droite :

Le mouvement des chômeurs est évidemment " manipulé " et le FN en profite pour dénoncer " les staliniens de la CGT et les trotskystes d’AC qui jouent les chefs d’orchestre ".

Le chômeur est un fainéant nourri par les cotisations des bons travailleurs : " les gens qui s’échinent à travailler aimeraient que ceux qui profitent des indemnités du chômage dont ils supportent les charges fassent preuve d’un peu de décence et de sens du ridicule ". Démagogie vulgaire pour tenter de diviser les travailleurs, dresser celui qui a un emploi contre celui qui n’en a pas. En réalité Le Pen méprise autant les uns que les autres. Mais il annonce ici la méthode de l’extrême droite : détourner la colère des petits bourgeois et des classes populaires contre le chômeur, l’ouvrier gréviste, ou n’importe quelle autre fraction des travailleurs. " Après la samba des sans-papiers (ex-clandestins), et la rumba des sans-logis (ex-clochards), c’est la salsa des sans-travail (ex-chômeurs) ". C’est le racisme social ordinaire du grand bourgeois qui s’exprime et révèle la haine de Le Pen contre le monde du travail. Le FN parle du chômeur comme il parle des immigrés, englobés dans la même haine, le même mépris. Le FN respecte l’ordre et le gros possédant. L’étranger pour lui, c’est celui qui est " sans ", le non possédant, ouvrier ou chômeur, tous ceux qui constituent le monde du travail. Et c’est eux qu’il veut écraser.

Si la bourgeoisie le convoquait demain au pouvoir, ce serait précisément pour atteindre cet objectif.

Les travailleurs doivent en prendre conscience et s’armer contre ce danger. Ce mouvement des chômeurs et des travailleurs est animé par des gens de gauche et d’extrême gauche : des militants de la classe ouvrière. Il y a urgence à ce que les travailleurs s’organisent et renforcent leur camp et ce ne pourra être qu’autour des idées communistes et socialistes. En face du danger que représente l’extrême droite nous devons être capables de le débusquer mais aussi de reconstituer la cohésion et l’unité politique de notre camp.

 

Jospin plein de sollicitude pour Papon…et de mépris pour la vérité

Jospin vient d’interdire la publication d'un rapport sur la répression de la manifestation du FLN algérien le 17 octobre 1961 à Paris, alors que Papon était le préfet de police de la capitale. Elle n’est pas opportune car dit-il : " La publication de ce rapport et la communication des archives qu'il répertorie pourraient interférer avec le procès en cours concernant Maurice Papon... Dans ces conditions, le gouvernement ne peut prendre l'initiative de publier ce rapport et d'ouvrir ces archives. Il les tient à la disposition de l'autorité judiciaire pendant la durée du procès... En tout état de cause, la publication du rapport et la communication des archives correspondantes seront, le moment venu, assurées ".

Déjà il se serait bien passé du procès fait à Papon pour son rôle pendant l’occupation, mais si en plus, on y rajoute son rôle pendant la guerre d’Algérie, à la tête de la police parisienne qui fit plus de 200 morts parmi les manifestants Algériens le 17 octobre 61, c’en est trop !

 

Le PCF crie haro contre Maastricht et Amsterdam pour dévoyer le mécontentement de ses militants

La direction du Parti communiste a décidé depuis quinze jours de réchauffer le vieux plat de la contestation nationaliste des traités de Maastricht et d’Amsterdam. Elle appelle tous les militants et sympathisants communistes à manifester le 18 janvier à Paris pour exiger une " réorientation de l’Europe " et surtout un référendum sur le passage à l’euro. Dans l’Humanité du 12 janvier Daniel Brunel se réjouit que le PCF ne soit pas le seul parti à exiger un référendum sur l’euro : " Cette exigence grandit bien au-delà de ce que nous représentons. A droite, Alain Peyrefitte insiste sur le fait que la "voie populaire s’impose pour les modifications majeures". A gauche, Jean-Pierre Chevènement exprime aussi sa préférence pour le référendum "afin que la construction européenne soit le fait d’une conscience citoyenne" ". Ainsi les militants ont repris les seaux de colle et les balais, non pas pour coller des affiches contre le patronat et le gouvernement à son service ni même pour affirmer la solidarité du PCF avec les chômeurs en lutte. Non, pour Robert Hue et son équipe de dirigeants, la priorité dans ce qu’il faut dénoncer, soutenir ou revendiquer est tout autre. Pour eux qui participent ou soutiennent le gouvernement, si la situation sociale se dégrade, ce n’est pas à cause de l’exploitation capitaliste ni à cause de la politique de Jospin ; tout est la faute (ou sera la faute) de Maastricht, d’Amsterdam et de l’euro.

La direction du PCF a choisi un terrain où elle ne risque pas d’être contestée ou débordée par les militants mécontents de la participation de ministres communistes à un gouvernement où ils se comportent en parfaits godillots de Jospin et des dirigeants socialistes. Les seuls à pouvoir leur contester le terrain du nationalisme et de la défense de " la souveraineté nationale ", ce sont les politiciens les plus à droite au sein de la droite comme Pasqua ou Devilliers et ceux d’extrême droite comme Le Pen. Ils réclament tous à corps et à cris un référendum sur l’euro avec la ferme intention, s’il était organisé, d’appeler à voter contre. Voilà en quelle compagnie Robert Hue place les militants du Parti communiste, celle de démagogues réactionnaires qui font de la défense de " l’intérêt national ", c’est-à-dire des intérêts de la bourgeoisie française, leur fonds de commerce électoral et politique.

Les militants qui veulent rester fidèles à leurs convictions communistes et rester dans le camp des travailleurs et des chômeurs ne doivent pas tomber dans ce piège et laisser leur dévouement et leur colère contre l’ordre social des riches être ainsi dévoyés. Les idées et le drapeau du communisme, de l’émancipation des travailleurs de tous les pays ne peuvent se mélanger, être confondus avec ceux de la droite et de l’extrême droite. Que Pasqua et Le Pen rompent des lances contre Maastricht et l’euro, ils sont dans leur rôle. Celui des militants qui se tiennent fermement sur le terrain du communisme est d’être internationalistes en toutes circonstances. Il est de préparer les luttes contre tous les capitalistes et en premier lieu ceux qu’ils ont sous la main, les capitalistes français qui n’ont pas besoin de la mise en place de l’euro pour nous exploiter, nous licencier et nous payer des salaires, certes en francs, mais avec un lance-pierre.

 

Minima sociaux et maximum de profits

Le mouvement des chômeurs a fait largement connaître les conditions dans lesquelles des millions de travailleurs privés d'emploi ou contraints à la précarité étaient rémunérés. 1,8 million de chômeurs touchent l'assurance chômage. En 1996, ils ont perçu en moyenne 4 330 F par mois mais plus de la moitié a touché moins de 4000 F. Les sommes perçues baissent de 17 % tous les six mois, c'est la dégressivité mise en place " pour inciter fortement les chômeurs à la reprise d'emploi " et l'allocation minimale est de 3168 F.

500 000 chômeurs qui n'ont plus droit à l'allocation chômage perçoivent l'ASS, Allocation Spécifique de Solidarité versée sous condition de ressources et qui représente pour la plupart de ceux qui la touchent 74,01 F par jour.

Si l'on ajoute ceux qui n'ont d'autres ressources que les minima sociaux, comme le RMI, ce sont six millions de personnes qui doivent survivre dans des conditions matérielles dramatiques.

Et tandis que Jospin expliquait que le relèvement de ces minima sociaux ferait " exploser la politique économique du gouvernement ", les journaux financiers annonçaient dans leurs rubriques " placements " que l'année avait été particulièrement bonne pour les détenteurs de SICAV. Oh, c'est vrai pas aussi bonne qu'en 96 où la valeur des actions en SICAV avaient augmenté de 150 milliards. Le cru 97 est plus modeste : 107 milliards de francs plus quelques 20 milliards de dividendes distribués, cela fait quand même 130 milliards.

Des chiffres dont la comparaison a effectivement de quoi faire exploser... de colère !

 

Education nationale : montée de la précarité !

En Poitou-Charentes, comme dans les autres académies, la politique d’Allègre renforce la précarité dans l’Education Nationale en prétendant hypocritement s’y opposer.

Ainsi, au nom de la résorption de la précarité, il a été décidé l’arrêt du recrutement de nouveaux maîtres-auxiliaires, sans pour autant créer de postes de titulaires. C’est pourquoi dans de nombreux établissements, notamment au lycée Marguerite de Valois à Angoulême, certains remplacements ne sont plus assurés ou le sont par des contractuels payés à l’heure, ne disposant d’aucune garantie à l’issue de leur CDD. Quant aux maîtres auxiliaires qui ont été réembauchés cette année, suite à des luttes en 96-97, le ministère semble bien décidé à ne pas les reprendre l’année scolaire prochaine.

Le manque de personnel titulaire ATOSS (non enseignant) est jusqu’à présent compensé en partie par les Contrats Emplois Solidarité qui exercent des fonctions indispensables dans les cuisines, à l’entretien, au secrétariat. En partie seulement, car du travail, comme l’entretien des classes, ne peut plus être assuré tous les jours faute de personnel. Cela n’empêche pas l’administration, après deux ans en général, de se débarrasser des personnes en CES et de les remplacer... par d’autres ! Il ne faut pas oublier que sur plus de 500 000 CES employés au niveau national, 63 000 le sont par l’Education Nationale !

Une nouvelle forme de précarité est instaurée avec les " emplois-jeunes ". Ces jeunes, affectés dans les collèges et les écoles primaires, qui ont fait souvent plusieurs années d’études après le bac, sont payés au SMIC, leur contrat est renouvelable tous les ans et ne peut excéder 5 ans. Le texte de loi précise que les contrats doivent correspondre à des emplois n’existant pas jusque-là ! Or on constate qu’ils se substituent à des postes de surveillants, d’assistantes maternelles, d’animateurs, d’Atoss ! Comment ne pas faire le parallèle entre la création de 14 emplois-jeunes en maintenance informatique et le fait qu’au concours d’agent titulaire correspondant, un seul poste sera ouvert sur l’Académie de Poitiers ?

Tous les travailleurs précaires, qu’ils soient enseignants ou non enseignants, assurent des tâches indispensables. Ils doivent être intégrés dans le service public et de nouveaux emplois de titulaires doivent être créés.