Rhône Poulenc Biochimie Elbeuf (76) : Nous voulons trois personnes par équipe !
Ford Blanquefort
Echo du bulletin LCR/VDT Front des Travailleurs : Poisson pourri
Hôpital Jasques Monod : Hall de gare et salle des pas perdus
Débat : antilibéral ou anticapitaliste ?
Une des conséquences la plus handicapante pour la classe ouvrière de la confusion idéologique actuelle est le manque de clarté quant à la nature de lennemi. Qui doit-on combattre, le libéralisme, le soi-disant modèle américain ou le capitalisme, dont le libéralisme serait tout simplement la forme actuelle ?
Ces deux conceptions ont chacune leur propre logique, si cest le libéralisme qui est en cause, alors il faut se battre pour le retour au capitalisme du bon vieux temps . Les tenants de cette orientation comprennent la gauche officielle et raisonnable mais aussi, malheureusement, une partie de lextrême gauche, qui veut être laiguillon du gouvernement bourgeois de la gauche plurielle .
Ce débat sest notamment exprimé lors du dernier congrès national de SUD-PTT, au cours duquel un amendement définissant correctement le syndicat comme anticapitaliste est demeuré minoritaire face à lorientation de la direction qui a imposé une définition du syndicat comme étant seulement antilibéral (position que Christophe Aguiton avait dailleurs, à lépoque, défendue dans une interview au Monde).
Lautre camp est celui de ceux qui désignent le capitalisme et les rapports dexploitation et doppression qui lui sont propres comme lennemi des travailleurs, et tentent dorienter les luttes contre lEtat, les patrons et contre le gouvernement au service des patrons. Ce camp nest pas uniforme, il est traversé par de multiples courants.... et confusions, à linstar de la confusion idéologique actuelle. Nous avons là des camarades qui se déclarent anticapitalistes, agissent en tant que tels, cest-à-dire qui, dans chaque lutte, petite et grande, mettent en cause le système, sopposent à toute concession au gouvernement capitaliste (même quand ils sont de gauche ). Mais les uns, parce que la trahison du stalinisme agit comme un repoussoir pour les idées révolutionnaires, les autres, pour des raisons tactiques, ne désignent pas la révolution socialiste comme le seul moyen pour en finir avec le capitalisme. Sont-ils des anticapitalistes conséquents ? A notre avis non, néanmoins ils sont dans le même camp que ceux qui se battent pour ouvrir une alternative politique au capitalisme, pour former un nouveau parti marxiste-révolutionnaire. Et notre devoir est de convaincre dans les combats communs le maximum dentre eux de faire un pas de plus ensemble.
Dans le camp anticapitaliste il y aussi un troisième courant qui est opposé au regroupement politique des travailleurs, et prêche sous diverses formes lidée du syndicat-parti , qui prétend que les syndicats doivent avoir le programme de la révolution socialiste. Sur cette idée se retrouvent des syndicalistes révolutionnaires, mais aussi des militants qui sont écurés par les capitulations successives des directions des organisations se réclamant du trotskisme.
Nous ne partageons pas leurs vues, car un syndicat-parti nest ni un véritable syndicat digne de ce nom, cest-à-dire de classe et de masse, ni un parti révolutionnaire pluraliste et marxiste révolutionnaire. Or la classe ouvrière a besoin des deux.
Les structures, comités, associations, oppositions syndicales, ou de nouveaux syndicats qui regroupent les plus combatifs des travailleurs dans les entreprises, dans la lutte des sans-papiers, des chômeurs, des sans-logis... expriment le combat, certes vacillant et avançant par tâtonnement, de la classe ouvrière visant à réorganiser ses rangs face à loffensive du capitalisme mondialisé. Ce sont des luttes qui peuvent paraître parfois déroutantes par leur formes, mais elles sont réelles et exemplaires, et dans ces luttes la conscience peut évoluer très vite. Dans cette situation le devoir de tous les révolutionnaires est de tout faire pour y renforcer le camp anticapitaliste contre les semeurs dillusions et de contribuer à féconder ces luttes avec les idéaux et le programme du socialisme véritable... En un mot renouveler la perspective socialiste sur les ruines laissées par lécroulement de sa caricature sanglante stalinienne.
Rhône Poulenc Biochimie Elbeuf (76) : Nous voulons trois personnes par équipe !
Si nos patrons ont accepté rapidement le principe dune troisième personne par équipe ainsi que le paiement (intégral) des heures de grève, ils continuent à faire durer le plaisir en prenant leur temps. Durant le deuxième week-end, lassés dattendre quon nous convoque, nous avons décidé de reprendre linitiative en décorant les murs des bâtiments de slogans sur la grève et en bloquant les accès à la station empêchant ainsi tout mouvement de véhicule. Du coup la réaction de la direction ne sest pas fait attendre : elle a dépêché le sous-directeur et notre chef de service. Ils nous ont dit quils ne comprenaient pas notre action, que le protocole daccord devait nous être proposé cette semaine et que nous ne devions pas être pressés, nos heures de grève devant être payées. Il faut croire que notre action a payé, car le chef du personnel nous a informés dans la demi-heure la remise dun projet daccord pour mercredi. En attendant de voir concrètement le contenu et rendus méfiants par un patron pas pressé de voir les ouvriers reprendre le travail, on a donc décidé de continuer les débrayages (payés) en attendant mercredi pour juger sur pièce.
Harcèlement patronal sur la loi des 35 heures
Le CNPF bataille pour que la loi reprenne toutes les mesures souhaitées par les patrons. Et il rencontre beaucoup de compréhension du côté des députés et du gouvernement.
Ainsi, Seillière demande que la mise en uvre des 35 heures soit repoussée en 2002 pour toutes les entreprises comme cela est prévu pour les entreprises de moins de 20 salariés. Il demande également que les transports, lhôtellerie et la restauration soient exclus de lapplication de la loi. Le Garrec, rapporteur de la loi, a fait un premier geste en sempressant dannoncer que les entreprises qui franchissent le seuil des 20 salariés en 2000 et 2001 ne seront pas tenues dappliquer les 35 heures avant 2002 et il a dores et déjà exclu les transports routiers de la loi des 35 heures en se référant à une directive de 1993.
Le patronat sest également inquiété de lamendement Cochet voté à linitiative des Verts qui donnait la possibilité dinclure dans le temps de travail effectif sur lequel seraient calculées les trente-cinq heures, les heures dastreinte, le temps de trajet, les pauses casse-croûte, le temps passé en formation syndicale. Aussitôt, la Commission des Affaires sociales dirigée par le socialiste Bartolone, a donné satisfaction aux patrons en modifiant la notion de durée de travail effectif , dorénavant définie comme temps de travail pendant lequel le salarié est en permanence à la disposition de lemployeur , ce qui exclurait repas, pauses et temps de trajet.
Et ce ne sont là que des escarmouches car comme lécrit La Tribune : dans les milieux patronaux, on sait que la première loi Aubry, qui nest quun dispositif incitatif proche de la loi Robien, nest pas vraiment dangereuse.
Les responsables de la Chambre de commerce de Paris ont donné un aperçu de ce que les patrons voudraient voir adopter dans la loi de 1999. La modération salariale qui doit selon le gouvernement accompagner la loi sur les 35 heures, pour eux, cest la possibilité dinclure les primes dans le SMIC, lannualisation du paiement du SMIC et des exonérations supplémentaires de charges sur les bas salaires. Ils demandent également une augmentation du contingent dheures supplémentaires, la généralisation de lannualisation du temps de travail, la réduction de la majoration de 25 à 10 % de la trente-sixième à la trente-neuvième heure.
Diminuer les salaires des travailleurs à qui ils imposeraient la flexibilité, voilà ce que se proposent de mettre en uvre les patrons sous couvert de la loi sur les 35 heures. Et ce nest pas le gouvernement qui y fera obstacle.
Alors donner lobjectif dessayer de transformer une telle loi en loi favorable aux salariés, comme le disent les dirigeants de la gauche plurielle et des syndicats, cela relève de lescroquerie et du mensonge !
GEC Alsthom : Des mensonges gros comme leurs profits
Mais nous savons bien que ce nest pas en acceptant toujours plus de reculades sur nos salaires, sur nos acquis, sur les conditions de travail que cela garantit lavenir bien au contraire. Partout nous voyons que plus les travailleurs font des sacrifices, plus les patrons font des bénéfices et plus ils licencient.
Cela apparaît dautant plus comme une provocation que, quelques jours après, une pleine page du journal Le Monde annonçait aux actionnaires les bons résultats du groupe Alcatel Alsthom. Résultat net : 4,7 milliards de francs en 1997 contre 2,7 lannée précédente. Le compte-rendu de ce même conseil dadministration donnait également un bulletin de santé financière satisfaisant pour GEC Alsthom en annonçant son entrée en Bourse au cours du premier semestre, et ladjonction des activités du secteur Ingénierie et Systèmes, principalement Cegelec.
Ford
Blanquefort
Chaque année, cest toujours moins , ils se moquent du monde , étaient les commentaires les plus souvent entendus dans les ateliers. Ces propositions de la direction ont été dautant plus mal accueillies que la presse patronale ne cesse daligner et de vanter les profits réalisés par Ford.
A cela sajoute la dégradation des conditions de travail. Ces dernières semaines, 170 intérimaires ont été licenciés mais il faut sortir la même production. Alors les mutations sont incessantes, des travailleurs de 50 ans sont renvoyés sur les chaînes de production.
Le mécontentement est réel mais les pressions de la direction sont fortes. Elle avait dailleurs essayé de créer un climat de crainte à lapproche des négociations salariales en les repoussant sans explication et en laissant courir le bruit que la prime de fin dannée pourrait être supprimée. En faisant planer une menace qui ne se réaliserait pas, ils pensaient sans doute nous faire mieux avaler la pilule de ces augmentations dérisoires.
De ce point de vue là, la manuvre du patron na pas marché et ses simagrées nont trompé personne.
Echo du bulletin commun LCR/VDT Front des Travailleurs de lusine Grande Paroisse de Grand-Quevilly :
Poisson pourri
En mettant en place les contrats de sous-traitance, les patrons de la chimie cherchent à faire diminuer le nombre de travailleurs bénéficiant des conventions collectives. A terme, ils comptent bien payer moins cher le dépannage de nuit ou de week-end au mépris de la sécurité et des conditions de travail. Quant à nous, cela veut dire une baisse de revenus.
La direction, dans cette opération, veut gagner sur tous les tableaux et espère nous diviser entre travailleurs de G. P. et ceux des entreprises sous-traitantes. Nous devrons imposer ensemble des conditions de travail satisfaisantes et des salaires suffisants.
Hôpital Jasques Monod : Hall de gare et salle des pas perdus
L'hôpital Jacques Monod au Havre, paraît-il, continue de se tourner vers l'avenir ! Les conditions de travail, elles, régressent à chaque ouverture de locaux labellisés Monod 2000 .
Un nouveau pas vient d'être franchi vers le troisième millénaire : en plus d'être regroupé en une seule pièce, le personnel du labo de biochimie doit subir le passage continuel d'agents qui ne peuvent pas faire autrement pour porter des examens en hémato, il doit supporter le bruit des travaux et la poussière des mêmes travaux qui plane au-dessus des éprouvettes !
Depuis l'ouverture du DATU (les Urgences), les brancardiers, quant à eux, ne sont guère mieux lotis. Ils ont vu leur charge de travail considérablement augmenter au point qu'à l'aide d'un podomètre, ils ont mesuré qu'ils effectuent presque 20 kilomètres par quart ! A cela s'ajoutent bien entendu la manutention et les travaux d'entretien de leur matériel. Des tendinites et des dorsalgies commencent à se déclarer chez les brancardiers : un travail de forçats ! Ils sont tellement débordés qu'on a vu des chirurgiens qui, las d'attendre leurs patients, sont allés les brancarder eux-mêmes !
La direction a trouvé une solution pour faire face aux moments de presse : prendre du personnel sur d'autres services ; mais où donc sommes-nous en surnombre ?
De la fatigue, des incidents physiques, beaucoup d'énergie dépensée inutilement du fait d'une conception aberrante, il n'y a vraiment pas de quoi se vanter d'arriver à l'an 2000 !