Quand Robert Hue voudrait mettre ses relations avec lextrême gauche au service du gouvernement
Pasqua, Debré, Chevènement, les mêmes préjugés réactionnaires !
Quand Robert Hue voudrait mettre ses relations avec lextrême gauche au service du gouvernement
Mais il est clair que, aussi bien Hue, Gremetz que Hermier réagissent au coup de semonce des résultats des régionales qui sest traduit par de bons résultats pour les listes dextrême gauche. Ils ont beau nier que ces listes aient mordu sur lélectorat du PCF, cest un fait incontestable qui ne manque pas de les inquiéter. Il est également clair que le discrédit quentraîne la participation du PCF au gouvernement libère un espace politique sur sa gauche qui est susceptible dêtre occupé par lextrême gauche et de la rendre beaucoup trop influente au sein du monde du travail, au goût de Hue, mais aussi de Jospin. En fait le Parti socialiste ne peut que voir dun bon il les efforts du Parti communiste pour essayer de domestiquer une partie de lextrême gauche et davoir une influence sur les acteurs des luttes qui ne sont pas intégrés à la gauche plurielle.
Jusqu'à un certain point le Parti socialiste a intérêt à lâcher la bride à ses partenaires des Verts et du PCF pour quils regagnent de linfluence parmi les travailleurs et les jeunes en apparaissant un peu moins comme des godillots du gouvernement. Ils viennent dailleurs de passer aux travaux pratiques en se démarquant des propos de Chevènement sur la nécessité dexpulser les sans-papiers et en envoyant quelques-uns des leurs manifester à leurs côtés. Tout cela ne devrait pas aller au-delà de quelques gestes de mauvaise humeur à lAssemblée de la part des députés Verts et communistes. Car Dominique Voynet et Robert Hue ont réaffirmé avec force leur attachement à la participation gouvernementale.
Cette solidarité gouvernementale est évidemment incompatible avec lattachement aux intérêts des travailleurs et des chômeurs puisque Jospin et ses ministres servent avant tout consciencieusement les intérêts du patronat et des milieux daffaires. Aucune manuvre, aucune astuce ou fausse audace de langage de la part des dirigeants du PC ne pourra masquer ce fait. Si les travailleurs prenaient au mot Robert Hue et se mettaient à secouer le cocotier et à empêcher la gauche de dormir tranquille , cest lui-même qui tomberait de haut et commencerait à faire des cauchemars.
En tout cas les manuvres politiciennes de Hue montrent quil ne veut pas perdre linitiative au profit de lextrême gauche. Il est parfaitement conscient du mécontentement profond qui existe au sein du PC et de son électorat et il préférerait engranger de linfluence et du crédit de toute urgence, quitte à se servir de ses éventuelles relations avec lextrême gauche avant que ce mécontentement ne se traduise par un séisme politique profond.
Bien involontairement Robert Hue indique dans quelle voie les révolutionnaires doivent sengager. La sympathie quils ont commencée à gagner auprès délecteurs et de militants du PC, cest en saffirmant totalement indépendants du gouvernement, libres dexprimer toutes les critiques à son égard et libres de jouer leur rôle jusquau bout dans les luttes des travailleurs et des chômeurs. Cest dire à quel point ils nont pas à prendre la main que leur tend Robert Hue. Ce serait brouiller les cartes, trahir les aspirations du monde du travail et finalement lattente profonde de nombreux militants communistes.
Il est fondamental que tous les jeunes, les travailleurs et les militants du PC qui commencent à tourner leur regard vers les révolutionnaires découvrent des militants totalement engagés à leur côté dans les luttes et soucieux de les préparer avec eux dans les meilleures conditions. Sils ne percevaient quun ensemble de groupes dispersés et incapables de sunir, ne serait-ce que pour engager tous les débats et toutes les collaborations qui sont actuellement possibles, lextrême gauche se retrouverait dans lavenir encore plus émiettée, divisée et inopérante. Fort heureusement si les révolutionnaires prennent pleinement conscience des possibilités de la situation actuelle, ils prendront toutes les initiatives nécessaires pour constituer un pôle regroupant non seulement tous les révolutionnaires mais aussi tous les travailleurs socialistes et communistes qui veulent préparer un autre avenir pour le monde du travail et pour toute la société.
Papon
condamné n'ira jamais en prison, l'état ne réprime pas
les siens même criminels de
carrière
Après six mois d'audience, des milliers de documents étudiés et des centaines de témoignages, le procès Papon s'est conclu par une condamnation pour la forme de l'ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde, condamné pour complicité de crimes contre l'humanité : dix ans de réclusion criminelle (la moitié de la peine requise) et de privation des droits civiques. Papon sort lavé de complicité d'assassinats qui lui étaient reprochés, la justice ne lui reconnaissant pas, - pas plus qu'à Vichy -, de responsabilité directe dans la persécution des juifs et la mise en place de la solution finale . Pour les parties civiles, dont la détermination et l'obstination ont imposé, après quinze ans de lutte acharnée, ce procès que personne ne voulait, la condamnation de Papon est une victoire, mais pour elles la victoire n'est pas complète et elles ont d'ores et déjà annoncé que le combat continuait contre un Papon arrogant et méprisant qui, depuis le début du procès, a cherché à échapper à la justice, jouant la provocation en paradant dans les hôtels de luxe de la région en même temps qu'il jouait officiellement les malades pour obtenir sa mise en liberté ; ce qui lui a permis, après le verdict et sa condamnation, de quitter libre le palais de justice et de rentrer chez lui.
Tout au long du procès, Papon a cherché à masquer ses responsabilités par le cynisme et les mensonges, dénonçant le faux crime, le faux procès . Selon une des parties civiles, il fut un homme méprisant, plein de morgue, qui n'a jamais daigné nous regarder une seule seconde , ce qui n'est en rien contradictoire avec le fait qu'il soit comme son avocat n'a pas manqué de le présenter, un fonctionnaire naturellement gaulliste , pour qui seul comptait le bien commun .
Le fonctionnaire zélé rallié à Vichy et signant sans états d'âme les ordres de déportation, a été transformé, pour les besoins de la défense, en humaniste qui n'aurait eu aucune responsabilité personnelle et n'aurait rien su du sort de ceux qu'il déportait au camp de Drancy, dernière étape avant les camps de la mort ! Son avocat a plaidé pour le rouage subalterne dans l'administration vichyste, le fonctionnaire transformé en bouc émissaire des crimes de Vichy .
Mais si la responsabilité de Papon est pleinement engagée dans les crimes de Vichy, ce n'est pas parce que Papon était un sanguinaire à la volonté haineuse mais parce qu'il fut, comme des milliers d'autres fonctionnaires, avec sans doute plus de talent que d'autres, un professionnel de l'opportunisme selon l'avocat Gérard Boulanger, un carriériste avide de pouvoir. C'est par carriérisme qu'il rallia Vichy en 1940, après avoir commencé sa carrière de haut fonctionnaire dEtat comme radical-socialiste sous les gouvernements de Front Populaire, puis ensuite toujours par carriérisme et sentant le vent tourner, il donna quelques gages de dernière heure à la résistance, ce qui lui valut d'être le seul préfet ayant servi sous Vichy que De Gaulle maintint à son poste à la Libération, et qu'il servit par la suite les crimes du gaullisme pendant la guerre dAlgérie. Il fut, selon l'avocat Gérard Boulanger, un des innombrables meurtriers de cabinet ministériel, tueurs armés de stylos , complices au travers du crime administratif et du crime de bureau . Comment des hommes à l'esprit radical-socialiste, ... vont-ils être les fourriers de la déportation ? C'est vrai, il n'y a pas de motivation idéologique. Mais il y a une motivation de carrière, un crime d'intérêt , a ajouté Gérard Boulanger.
La soif de pouvoir de Papon et son carriérisme l'ont aidé à traverser tous les régimes, de Vichy à De Gaulle et après, sans états d'âme, au service de l'Etat de la bourgeoisie et de ses crimes contre les travailleurs et les peuples qu'elle exploite et asservit. En menant sa carrière de serviteur zélé de l'Etat, Papon, comme des milliers d'autres hauts fonctionnaires, a participé directement aux crimes d'un Etat de classe qui sert les riches et la propriété privée. C'est pourquoi Papon n'a été condamné que pour la forme, mais c'est l'Etat bourgeois qu'il servait qui est à condamner dans les faits.
Pasqua, Debré, Chevènement, les mêmes préjugés réactionnaires !
Qui a vitupéré les professionnels de la déstabilisation, gauchistes et anarchistes de tout poil et de toutes nationalités ? Pasqua en 86 pendant le mouvement lycéen.
Qui sen est pris aux braillards et à la poignée de personnes qui ne peuvent remettre en cause les lois votées par les députés et les sénateurs ? Debré en août 86 pendant le mouvement de Saint Bernard.
Qui a vilipendé les petits groupes dextrême gauche, instrumentés par des formations étrangères ? Chevènement en avril 98 à propos des protestations contre les expulsions de sans-papiers.
Il y a indiscutablement là une continuité. Sans doute celle de ce que Chevènement et bien dautres appellent les valeurs républicaines