La nécessité du regroupement des révolutionnaires : début de discussions et vrais enjeux
Citation : Karl Marx Le dix-huit brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte
Crédit lyonnais :
un accord sur le dos des salaries et
des contribuables
La nécessité du regroupement des révolutionnaires : début de discussions et vrais enjeux
Depuis quelques semaines, une discussion sest soudainement ouverte entre la Ligue Communiste Révolutionnaire et Lutte Ouvrière. Que deux organisations révolutionnaires qui vivaient en signorant superbement souvrent à nouveau à la discussion, nous ne pouvons pour notre part que nous en réjouir. Nous pensons que cette discussion au sein de toute lextrême-gauche est indispensable et aussi inévitable du fait de la situation nouvelle. Personne nest en mesure de sy soustraire. Ceci dit, la discussion entre LO et la LCR, pour le moment, revêt un caractère étrange, quelque peu dogmatique où chacun assène à lautre de longues citations à propos de la question du Front Unique sans que la discussion précise sur les tâches actuelles des révolutionnaires soit réellement entamée. On ne peut que le regretter mais sans doute nest-ce que les difficiles préliminaires qui ne manqueront pas de déboucher sur la discussion de fond concernant les perspectives de lextrême-gauche.
Le problème, pour la LCR comme pour LO, cest que chacun a bien du mal à aborder directement cette question pour la simple raison que chacun sapprête à faire linverse de ce quil disait vouloir faire. La LCR, championne du regroupement à gauche de la gauche, se prépare à une liste commune aux européennes avec Lutte Ouvrière alors que Lutte Ouvrière, qui ne cesse de répéter hors de nous point de salut , sapprête à sallier à la LCR en reprenant à son compte, pour une part, sa politique. Cest ainsi quon pouvait voir le week-end dernier, à loccasion de la fête de la Ligue à Rouen, Lutte Ouvrière participer à un débat regroupant outre la Ligue, le PC, le PS et les Verts, ce qui eut été il y a peu une trahison pure et simple !
Chacun sengage dans une direction qui diverge de son orientation sans le dire réellement et en conséquence aucun nest en mesure de poser concrètement la question des tâches qui résultent de la situation actuelle, cest-à-dire la nécessité dun regroupement de lensemble des forces dextrême-gauche pour donner naissance à lembryon dun véritable parti. De tels faux semblants préludes à des négociations ne peuvent que surprendre voire choquer, certes, mais cela ne doit pas cacher lessentiel.
Lavenir, cest le regroupement de toutes les forces des révolutionnaires, tendant la main à tous les travailleurs socialistes et communistes en rupture avec la politique de leurs partis au gouvernement.
Lextrême-gauche est de fait engagée dans ce processus. Les deux fêtes à venir tant de LO que de la LCR seront loccasion den débattre fraternellement. Nous nous en réjouissons. Dautres étapes viendront dans les mois prochains et pour notre part, nous souhaitons le plus vivement quune candidature commune LO-LCR exprime dans les prochaines élections européennes la dénonciation de lEurope des capitalistes qui se construit contre les peuples, pour affirmer la solidarité internationale et la nécessité dune Europe des travailleurs.
Une telle liste serait la meilleure, et la seule, réponse aux manuvres politiciennes du Parti socialiste qui voudrait remodeler le scrutin proportionnel pour empêcher lextrême-gauche davoir des représentants au Parlement européen. Elle serait une étape importante.
Citation : Karl Marx Le dix-huit brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte
La révolution sociale du
XIXème siècle ne peut pas tirer sa poésie du passé,
mais seulement de lavenir. Elle ne peut pas commencer sa propre tâche
avant de sêtre débarrassée de toute superstition
à légard du passé. Les révolutions
antérieures avaient besoin de réminiscences historiques pour
se dissimuler à elles-mêmes leur propre contenu. La révolution
du XIXème siècle doit laisser les morts enterrer leurs morts
pour réaliser son propre objet. Autrefois, la phraséologie
dépassait le contenu, maintenant, cest le contenu qui dépasse
la phraséologie .
Emplois-jeunes :
Seillière fait du social
positif
Lors dune réunion du CNPF consacrée à lemploi des jeunes, Seillière a précisé les objectifs des patrons : 400 000 contrats en alternance pour lan prochain. Seillière appelle cela faire du social positif et choisit ses références : comme dirait Tony Blair, lapprentissage et la formation ça marche .
Ca marche dailleurs même très bien pour les patrons qui ont signé 370 000 contrats de ce type lan passé. Ces contrats en alternance, apprentissage, contrats de qualif étaient destinés à lorigine à des jeunes sans formation. Aujourdhui les patrons en font signer aussi à des jeunes diplômés, sortant même quelquefois des grandes écoles. Les 205 086 jeunes en apprentissage lan passé étaient payés entre 25 et 75 % du SMIC et leurs patrons ont touché une prime de 6 000 F à lembauche et 10 000 F par année de formation. 130 milliards sont affectés à la Formation professionnelle dont les patrons touchent une bonne partie par lintermédiaire de ces contrats.
Le social positif à la sauce Seillière, cest donc cela : exploiter des jeunes en leur payant des salaires de misère -un véritable SMIC jeunes dans les faits- et en plus toucher des milliards de lEtat pour cela !
Gayssot, lèche-bottes des capitalistes
En visite officielle aux Etats-Unis le ministre PCF des transports, de léquipement et du logement sest donné en spectacle dans plusieurs grandes villes devant des parterres de PDG américains.
Il a par exemple loué lesprit de conquête,
la compétition et la compétitivité des
Etats-Unis , ajoutant : la loi du marché
est un bon système de stimulation et elle fournit de bons indicateurs
de performance . Il a aussi expliqué
qu il est faux de dire que les Etats-Unis nont
créé que des petits boulots pour amener le chômage à
4 % ...
Il a répété à chaque rencontre : cest la première visite officielle dun ministre de ma sensibilité politique aux Etats-Unis . Un interlocuteur désarçonné sest dailleurs demandé : veut-il dire quil est un ancien communiste ? . Eh non, Gayssot na jamais été communiste, stalinien seulement, et ce nest pas pour lui un bien grand reniement que de chanter les louanges du système capitaliste... Mais tout de même, le faire avec un tel enthousiasme, même Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn nauraient pas osé, par peur du ridicule et pour tenir leur rang de ministres socialistes . Mais Gayssot, ancien ouvrier et ancien militant sorti des rangs dun parti se revendiquant du communisme, doit mettre les bouchées triples pour prouver avant tout par ses actes au sein du gouvernement Jospin mais aussi par de tels propos quil est un larbin totalement fiable pour ses maîtres capitalistes.
Crédit lyonnais :
un accord sur le dos des salaries et
des contribuables
Un accord a été conclu entre la Commission européenne et le gouvernement français sur les conditions du sauvetage du Crédit Lyonnais. Dans cette affaire, la Commission européenne et le gouvernement français semblaient défendre des intérêts opposés : Bruxelles souhaitait que la banque vende une grande partie de ce quelle possède et réduise sa taille en contrepartie des plus de 100 milliards daides versés par lEtat pour renflouer la banque. La Commission exigeait aussi que la privatisation se fasse de gré à gré, cest-à-dire sans que lEtat français puisse exercer de contrôle sur le futur repreneur de la banque.
Finalement un accord a été trouvé, qui semble satisfaire les deux parties : le Crédit Lyonnais devra vendre 620 milliards dactifs et la privatisation aura lieu au plus tard le 31 octobre 1999.
Les futurs actionnaires du Crédit lyonnais privatisé seront débarrassés de tous les tracas puisque cest nous, les contribuables qui avons réglé lardoise en versant un nombre de milliards, dont aucun gouvernement na dailleurs jugé bon de nous faire connaître le montant exact. Milliards dont il est officiellement dit que nous nen reverrons pas la couleur car lorsquil sera privatisé le Crédit lyonnais ne sera même plus obligé de respecter une clause dite de retour à meilleure fortune , qui lobligeait à consacrer une partie de ses bénéfices à rembourser lEtat. Une telle clause a été jugée néfaste aux actionnaires qui seront assurés de percevoir un taux de dividende minimum de 58 % des bénéfices.
Quant aux salariés et aux contribuables français, aucune clause ne leur garantit quoi que ce soit et pour cause ! Les ventes des banques à létranger, la fermeture de 70 des 1920 agences françaises vont se traduire par de nouveaux licenciements. Les contribuables, eux, auront versé plus de cent milliards de francs pour quune poignée dactionnaires puisse empocher des dividendes confortables.
Alors malgré tout le cinéma fait autour du bras de fer entre Paris et Bruxelles, les camps sont bien tranchés : non pas entre la Commission européenne et le gouvernement français, mais entre les salariés du Crédit lyonnais et les contribuables dune part, et dautre part, le commissaire européen et le ministre des Finances français. Tous deux sont dailleurs membres du Parti socialiste et sont bien daccord sur ce qui pour eux est lessentiel : permettre aux capitalistes de faire le maximum de profits en licenciant les salariés et en rackettant les contribuables !
Hypocrisie
et morale au menu des 8
La rencontre du 15 au 17 mai entre les huit représentants des principales puissances qui dictent leur loi à la planète devait être, paraît-il, un moment de détente entre bons amis. Tony Blair, chargé de lorganiser, a accueilli ses hôtes dans un château près de Birmingham où tenue décontractée était de rigueur pour faire une pause dans lemploi du temps accablant de ces gens-là. On a pu ainsi voir ces messieurs da
mes applaudir à tout rompre à un concert, sans doute pour donner limage quils ne boudaient pas les plaisirs simples. Cet étalage de bêtise et de mièvrerie na fait que révéler à quel point, face à laggravation de la situation internationale, les grands de ce monde sont dépassés et se comportent de façon dérisoire. Un des sujets au menu de la rencontre étant la dette des pays pauvres, 40 000 personnes ont fait une chaîne humaine à Birmingham pour sopposer à létranglement des populations des pays pillés par limpérialisme. Tony Blair, en bon socialiste pratiquant la morale et lhypocrisie, sest prononcé pour continuer dans la voie du précédent G7 de 1996 qui faisait une distinction entre les pays pauvres très endettés pour lesquels il était question de ramener le montant de la dette à un niveau supportable , comme la Bolivie, le Burkina Faso, la Côte-dIvoire, le Mozambique, lOuganda, la Guyane et les autres. Dans leur magnanimité, les 8 ont décidé de considérer prochainement la Guinée-Bissau et le Mali comme appartenant aux pays pauvres très endettés . Tony Blair na pas été suivi dans sa proposition dune liste de 15 à 20 nouveaux pays, ce qui, de toute façon, na aucune conséquence puisque ces distinctions ne changent strictement rien au sort des populations concernées. Chirac na pas été en reste pour faire une proposition hypocrite en proposant de retenir lidée, non chiffrée, de créer un fonds de solidarité thérapeutique contre le sida . Tous, une fois de plus, se sont retrouvés dans la défense commune des privilèges des capitalistes qui dominent la planète et dont la soif de profits précipite les peuples et les classes ouvrières dans la catastrophe.