éditorial


Au nom de l'OTAN ou au nom de l'ONU, à bas la guerre de Clinton, Chirac, Jospin !

Pour garantir le droit des peuples à disposer de leur sort, pour construire une société sans gaspillage, sans violence et sans misère, vive l’union des travailleurs de tous les pays !

Ceux qui se considèrent comme les maîtres du monde ont affiché leur satisfaction au sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Washington. Ils sont tous bien d’accord pour intensifier la guerre. Ils préparent son élargissement et c’est pourquoi ils ont embrigadé une série de pays pauvres d’Europe de l’Est tels que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Macédoine ou l’Albanie.

Chirac a voulu se singulariser en défendant les prérogatives de l’ONU par rapport à celles de l’OTAN. Mais ses collègues chefs d’Etat engagés avec lui dans cette guerre n’ont pas été dupes de ses simagrées sur un point mineur. OTAN ou ONU, peu leur importe, ce sont toujours eux, les brigands impérialistes, qui décident. L’essentiel pour eux est d’avoir les coudées franches pour frapper là où ils veulent et pour étaler leur puissance de destruction aux yeux des peuples du monde entier. Ils veulent les préparer à subir le pire.

Les Clinton, Blair et Chirac font la guerre dans les Balkans avec un plaisir non dissimulé. Finis pour eux les petits soucis politiciens, les " affaires " embarrassantes comme le Monicagate ou les emplois fictifs à la mairie de Paris. Ils paradent en tant que chefs de guerre, mandatés par leur classe de parasites, cette bourgeoisie impérialiste qui draine la plus grande partie des richesses de la planète. Ils sont mandatés par les financiers et les grandes firmes industrielles pour jeter des milliards de dollars et de francs dans le brasier de cette guerre. Sous prétexte de mener une guerre " morale ", ils provoquent un gaspillage et un gâchis humains révoltants.

Nous nous rappelons les lamentations de Chirac, de Juppé et de Martine Aubry sur le trou de la Sécurité sociale et sur les secteurs publics non rentables, soi-disant trop coûteux, avec des " sureffectifs ". Nous nous rappelons le refus de Jospin d’augmenter les minima sociaux et le refus d’Allègre de fournir les moyens nécessaires dans l’Education nationale. Mais pour faire la guerre, pas de problème, l’argent coule à flots. En un mois de guerre, l’Etat français aurait dépensé 330 millions de francs, la somme la plus importante après celle des Etats-Unis qui ont dépensé six milliards de francs.

Et pour quel résultat ? Un véritable désastre pour le peuple kosovar martyrisé, pour le peuple serbe bombardé et pour tous les peuples des Balkans dont les conditions d’existence, déjà misérables, se dégradent encore plus du fait de la désorganisation des échanges économiques et de la vie sociale provoquée par cette guerre.

Les chefs de guerre occidentaux utilisent froidement les images des souffrances du peuple kosovar pour donner une justification à leur aventure guerrière. Mais soulager les souffrances des réfugiés kosovars n’est pas du tout leur préoccupation. Ils continuent avant tout à acheminer des milliers de soldats supplémentaires et des milliers de tonnes d’armement en Macédoine ou en Albanie. La priorité de l’OTAN et du gouvernement Chirac-Jospin est de poursuivre l’escalade guerrière.

Ils prétendent mener la guerre contre Milosevic. Comment les croire ? Quand ils bombardent des usines, des immeubles et des ponts, cela n’empêche en rien les bandes armées de Milosevic de poursuivre leurs atrocités contre la population kosovar mais cela plonge la population serbe dans une situation intenable, avec son lot de morts et de blessés, avec des pénuries et une angoisse permanente. Si par hasard ils atteignaient Milosevic, les dirigeants des grandes puissances s’empresseraient de mettre à sa place un personnage aussi crapuleux pour maintenir l’ordre contre la population serbe.

La seule force qui aurait pu abattre Milosevic et ses semblables est celle des travailleurs et des jeunes serbes, kosovars, bosniaques ou croates unis dans un même combat fraternel contre leurs ennemis communs. Les classes privilégiées yougoslaves ont utilisé le chauvinisme et la démagogie nationaliste pour empêcher qu’une telle force ne se crée. Et cela faisait bien l’affaire des capitalistes occidentaux qui les ont soutenus pour acculer les peuples de Yougoslavie dans l’impasse sanglante du nationalisme.

Il n’empêche. Ici, en France, comme dans les Balkans, il n’y a pas d’autre issue pour échapper à la guerre et à ses conséquences que l’union des travailleurs de toutes origines. Seuls les travailleurs intervenant partout comme force consciente et organisée peuvent garantir le droit des peuples à disposer de leur sort. Le mouvement ouvrier reconstitué à l’échelle internationale débarrassera l’humanité du pouvoir destructeur de la bourgeoisie. Pour avancer dans cette voie, condamnons sans réserve cette guerre que mène le gouvernement Chirac-Jospin avec les autres gouvernements impérialistes. En les empêchant de la poursuivre, nous aiderons les peuples des Balkans à gagner leur liberté et nous serons plus forts face à notre propre bourgeoisie qui piétine les droits fondamentaux du monde du travail.