Correspondances d’entreprises



SKW Angoulême Intégration des primes au salaire !

C’est officiel : la direction de Paris nous donne cette année 0,15 % d'augmentation générale. Des camarades ont calculé que ça faisait 8 francs par mois : de quoi acheter un litre d’essence et quelques carambars !

La direction prétend qu'on n’a pas à se plaindre, car en avril, on a touché la participation et la nouvelle prime de BU (liée au rendement de l'unité de production pour une part et au rendement individuel d'autre part), qu’en juin, on aura l’intéressement, la prime de vacances et 40 % du treizième mois (le reste en décembre).

Mais lorsqu’on a touché la participation, on nous a bien précisé que c’était l’avant dernière année, du temps qu’on était encore Sanofi. Alors leurs primes, ras le bol ! L'an prochain, la participation ,c'est terminé, et pourquoi pas un jour l'intéressement ou la prime de BU : il leur suffit de dire que les affaires ne sont pas aussi bonnes que prévu !

Et on l’a bien vu avec la nouvelle prime de BU, la direction s’en est servie pour faire pression contre les arrêts maladie, pour essayer de nous diviser entre nous en donnant plus aux uns qu’aux autres. Ils n’ont pas réussi leur coup, puisque pendant plusieurs semaines, ils ont eu un mécontentement dans les ateliers, les travailleurs refusant les entretiens individuels et demandant l’égalité pour tous.

Mais on a toujours les salaires en travers de la gorge : qu'ils intègrent les primes aux salaires, ça ferait, cette année, avec la participation, près de 2500 francs de plus par mois ! Cela nous permettrait d'avoir des retraites plus décentes et un salaire net plus élevé auquel le patron ne pourrait pas toucher.

CPAM Angoulême : débrayage pour l'embauche des camarades en travail précaire

A la CPAM d'Angoulême, nous avons dans chaque bureau des camarades en travail précaire, notamment en CES consolidé, sans doute dans les 25 dont 10 arrivent actuellement à échéance. Il est évident qu'on ne peut se passer d'elles, vu qu'on arrive à peine à faire le travail.

La discussion sur les 35 heures, dont on entend beaucoup parler sans avoir de vraies informations, pourrait au moins permettre d'embaucher ces camarades définitivement. Mais il est clair que des embauches, la direction en veut le moins possible. 6 a-t-elle dit, c'est tout ce qu'elle veut. Elle a d'ailleurs fait passer à l'ensemble du personnel en travail précaire, un examen ridicule, avec trois rédactions au choix, leur demandant entre autres de réfléchir sur "l'éducation parentale". Le résultat a été affiché précisant que seules les 6 premières seront prises.

S'ils veulent discuter de l'éducation parentale, on peut leur dire que ce n'est pas facile quand on a un salaire de misère, et encore moins quand on est au chômage. Et il faut aussi du culot pour faire passer à nos collègues un examen alors que cela fait des mois qu'elles assurent le travail à la Caisse de manière satisfaisante puisqu'elles ont été gardées !

Aussi la moutarde nous est montée au nez lors de la dernière Assemblée Générale convoquée par les syndicats et c'est de manière massive (près de 75 %) que nous avons débrayé à leur appel le 4 mai. A cette occasion, nous nous sommes rendues ensemble au bureau du directeur et il s'est fait interpeller par les camarades au premier rang, dont il a fait rentrer d'ailleurs une partie dans son bureau. Elles ont dit ce qu'elles avaient sur le cœur, qu'elles voulaient l'embauche de nos camarades de travail et qu'elles en avaient par dessus la tête de la surcharge de travail.

Le directeur a dit qu'il ferait une étude sur les besoins des services en personnel (comme s'il ne les connaissait pas déjà) et qu'il présenterait un budget supplémentaire au prochain conseil d'administration qui aura lieu le 19 mai. Les syndicats rapportant dans un tract commun ces vagues promesses, annoncent aussi une entrevue avec le député socialiste qui doit remettre de leur part un courrier à Aubry " demandant l'ouverture de véritables négociations sur les 35 heures et une prise de position claire de la part du gouvernement ".

Il n'y a plus qu'eux qui font encore semblant de croire à la bonne volonté du gouvernement. Aussi, il vaudra mieux qu'on ne compte que sur nous mêmes, si nous voulons l'embauche de nos camarades et ne pas nous faire piéger dans les 35 h à la sauce Aubry.

Sextant Avionique - Le Haillan : Non aux 4000 suppressions d’emplois à Thomson pour enrichir les actionnaires

Nous publions un article extrait d'un nouveau bulletin d'entreprises "Voix des travailleurs"

Dans le numéro de " Thomnews " de mars, le PDG de Thomson, Denis Ranque, déclare en titre " maîtriser nous-mêmes notre devenir ".

Le " devenir " dont il parle , c’est celui des actionnaires auxquels il a promis un " objectif de rentabilité supérieur à 7 % ". Pour y parvenir, D. Ranque a mis en place un " plan d’action sur trois ans qui implique notamment la suppression de quelques 4 000 postes ". Il a provisionné 3 milliards de francs pour financer les suppressions d’emplois. Ce qui l’amène à déclarer 1,5 milliards de déficit pour 1998. Alors qu’en fait Thomson a réalisé 1,5 milliards de bénéfices.

Les bénéfices qui sont le résultat de notre travail leur servent à licencier aujourd’hui pour verser encore plus de bénéfices aux actionnaires demain.

Alors, entre cette minorité de parasites et nous, il n’y a pas d’avenir commun. Pour nous, " maîtriser nous-mêmes notre devenir ", c’est se regrouper pour lutter tous ensemble contre les licenciements, pour des augmentations de salaires et des embauches.

CRAM- Rouen : Assemblée Générale pour l’emploi

Le 6 mai, une nouvelle assemblée générale regroupant 130 employés (environ 30 % des présents) s’est tenue à la CRAM pour faire le point sur la RTT et l’emploi à la Sécu.

Le directeur ne veut toujours pas discuter de cette question mais continue à préparer dans l’ombre son projet. Il a déclaré récemment qu’il attendait les décisions nationales et qu’il ne proposerait rien pour remettre en cause la convention collective qu’il respectait. Les centaines d’employés qui ont dû aller depuis des années devant les Prud’hommes pour faire respecter leurs droits ont apprécié comme il se doit ce genre de propos.

La discussion a été très fournie. Après le point de la situation à la Sécu et à la SNCF, un débat s’est engagé sur les possibilités d’action du personnel. Les avis étaient partagés : pour que la réduction du temps de travail soit créatrice d’emplois, faut-il lutter Sécu ou interprofessionnel ? La majorité a penché pour la lutte de toutes les catégories tout en disant que cela n’empêchait pas d’agir localement. Plusieurs sont intervenus pour dire qu’il fallait se préparer pour la rentrée pour agir contre la deuxième loi Aubry.

Une proposition d’une déléguée CFDT a été retenue par tous : plutôt que d’attendre que le patron nous mette devant le fait accompli et sorte un projet de réduction contre les employés autant rédiger le nôtre et discuter ensemble comment s’organiser pour le faire aboutir. L’assemblée a aussi décidé de manifester dans la rue au cas où les syndicats appelleraient à une manifestation pour la fin du mois.

La discussion s’est prolongée dans les couloirs, quelques collègues disant que ça n’allait pas être simple d’obtenir des créations d’emplois parce que le problème était surtout politique, qu’il fallait se méfier des directions syndicales et du gouvernement. Mais la majorité a constaté avec satisfaction que le noyau combatif était toujours là et s’est donné rendez-vous pour faire le point régulièrement.

L’accord Aubry sur les 35 h mécontente les travailleurs de la S.E.P. de Vernon

Le projet de réduction du temps de travail doit être soumis aux organisations syndicales du groupe SNECMA, le mardi 11 mai. La SEP de Vernon (1350 personnes) fait partie du groupe SNECMA depuis 97. Elle est spécialisée dans les activités de propulsion pour satellites et lanceurs spatiaux, pour missiles stratégiques et tactiques. Parmi les productions les plus connues on peut citer les moteurs d’Ariane 4 et 5.

A la SEP comme dans bien des entreprises, l’accord Aubry sur la réduction du temps de travail mécontente le personnel. Un débrayage bien suivi a déjà été organisé en signe de protestation. Pour comprendre le rejet du personnel il faut savoir que la contrepartie de la RTT est un blocage des salaires pendant trois ans. Ensuite la direction utilise les 35 heures non pas pour créer des emplois mais pour en détruire : 800 départs en préretraites sont annoncés. Si on ajoute les 380 " départs naturels " sur trois ans, cela fait un total de 1180 emplois en moins. Or, seulement 575 embauches devront être faites. Si on compte bien, cela fait un solde négatif de moins 605 emplois ! Enfin, la direction propose que la réduction du temps de travail prenne la forme de dix jours de congés supplémentaires dans l’année sans préciser quand, comment… Mais là encore, si l’on compte bien, cela équivaut à une baisse d’horaire hebdomadaire à 36h40 et non à 35 heures !

Cela choque d’autant plus que nous savons tous que les affaires de la SNECMA marchent rondement : le chiffre d’affaires en 98 totalisait 28 milliards de francs, une augmentation de 23 % par rapport à 97. Au-delà des 35 heures, chacun sent venir d’autres attaques, entre autres la privatisation. On a de plus en plus conscience qu’il n’y a plus de secteurs protégés et qu’on a intérêt à se préparer à ne pas laisser la direction s’en prendre à nos acquis.

Motion du Collectif de soutien aux Sans-Papiers du Havre

Cette motion a pour fonction, aux yeux des membres du Collectif, de faire le point sur la situation des Sans-Papiers, tant au point de vue matériel que politique. Ce besoin de faire le point était ressenti par tous, à un moment où la lutte marque le pas. Elle constitue la base politique et militante sur laquelle peut s’appuyer un second souffle du mouvement dans l’avenir. Elle enregistre la prise de conscience de bien des membres du collectif au cours des 15 mois de lutte qui ont succédé à l’occupation de l’église Saint-Pierre de Caucriauville dans la banlieue du Havre. On mesure le chemin parcouru par bien des militants en particulier vis-à-vis du gouvernement de gauche plurielle, même si par attachement aux associations ou syndicats dont ils font partie, la plupart des soutiens ont souhaité s’en tenir à la revendication de régularisation des Sans-Papiers qui en ont fait la demande, seule revendication acceptable par les directions de leurs organisations proches du gouvernement Jospin. Nous qui sommes pour la régularisation de tous les Sans-Papiers, qu’ils aient pu ou non en faire la demande, avons décidé de signer cette motion, en solidarité avec nos camarades " soutiens " et Sans-Papiers.

En Europe, dans tous les pays, sur tous les terrains de l’immigration, les étrangers doivent lutter pour faire reconnaître leurs droits (…).

En France, 60 000 personnes ont été renvoyées à la clandestinité et les lois Pasqua-Debré-Chevènement génèrent chaque jour de nouveaux Sans-Papiers. Face à cette situation le gouvernement refuse tout dialogue, toute négociation. Pire, dans le silence, sous couvert de plan Vigipirate, il se livre à une répression sournoise et inquiétante : arrestations au faciès, comparution immédiate, emprisonnement en maison d’arrêt ou en centre de rétention, expulsion…

La politique du gouvernement français a pour effets :

de désigner l’étranger comme responsable de la pauvreté, du chômage et du malaise social

de générer et d’accroître les inégalités sociales et les injustices

de participer à la remise en cause des droits sociaux et du droit au travail en alimentant le travail non déclaré

(…) de favoriser le racisme et la xénophobie

de saper les fondements de la démocratie en stigmatisant et en criminalisant les étrangers, leurs proches et les citoyens qui les soutiennent

Au Havre, sur les 60 Sans-Papiers parrainés en juin 1998, 6 n’ont toujours pas été régularisés avec une carte d’un an (…) et sur les 26 Sans-Papiers parrainés en février 1999, aucun n’a de carte d’un an (…)

D’autres Sans-Papiers luttent pour obtenir la reconnaissance de leur nationalité française face à une administration qui conteste leur filiation ou conteste la décision qu’elle a prise, lors de l’indépendance des colonies françaises, d’accorder à leurs parents la nationalité française. (…).

Enfin les femmes, mères d’enfants français, donc non-expulsables, dont le mari est polygame, ne sont toujours pas régularisées, elles sont maintenues dans une situation de non-droit contraire à la convention des droits de l’homme.

Nous réaffirmons donc notre engagement aux côtés des Sans-Papiers pour obtenir :

Nous nous engageons à apporter un concours matériel et humain à la réalisation de ces objectifs.