éditorial


Les cibles humaines de l'impérialisme, les peuples et les travailleurs.

Pour dire non à la guerre contre les peuples, non aux mauvais coups contre les travailleurs

Votons aux élections européennes pour la liste d’Arlette Laguiller et d’Alain Krivine

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la semaine dernière, l’OTAN a lâché ses bombes sur le village de Korisa, au sud du Kosovo, faisant 87 morts et 78 blessés. Les enfants, les femmes et les hommes pris sous le feu étaient des civils albanais déplacés. Ils auraient été, d'après l'OTAN, placés là intentionnellement par l’armée serbe comme " boucliers humains " pour protéger du matériel militaire. Rien ne nous permet de croire les propos du général Clark, commandant de l’OTAN en Europe, justifiant ce massacre au nom des impératifs de la guerre, comme il cherche à justifier l'intensification des bombardements, qui inévitablement, toucheront de plus en plus la population. C'est aussi l'occasion de relancer la propagande et les préparatifs en vue d'une intervention terrestre.

Jusqu'à présent, l'OTAN justifiait les victimes civiles et le bombardement d'objectifs non militaires au nom des inévitables " dommages collatéraux ", maintenant, alors que la guerre s'intensifie et frappe de plus en plus directement la population, l'OTAN invoque le nouveau prétexte des " boucliers humains ". Les grandes puissances tentent de masquer leurs crimes contre les peuples en invoquant la fatalité.

En fait, leur objectif militaire est bien de terroriser les peuples des Balkans sous les bombes, quels que soient les noms sous lesquels ils cherchent à masquer ou à justifier leurs exactions.

Au bout de sept semaines de conflit, les buts des fauteurs de guerre apparaissent clairement. Ils nous ont dit qu’il s’agissait de défendre la population kosovar des exactions du dictateur Milosevic, que les bombardements visaient uniquement des cibles militaires et pas les civils, que les soi-disant bavures précédentes étaient le fait de missiles égarés, que le bombardement de la semaine dernière sur l’ambassade de Chine était dû à une erreur de lecture de plan. Les mensonges s'accumulent et deviennent un aveu.

Les armes utilisées dans cette guerre sont d’une technologie telle qu’elles permettent de discerner avec précision les cibles visées et lorsque des convois de réfugiés ont été mitraillés, cela a bien été un choix de la part de l’OTAN. Comme a été un choix le bombardement de Korisa. Il s’agit de faire la démonstration que rien n’arrêtera l’escalade guerrière de l’OTAN contre les populations.

Le déluge de feu qui s’abat quotidiennement, de jour comme de nuit, sur la population serbe et albanaise rend toute renaissance démocratique impossible et parachève l'œuvre du dictateur que Clinton, Jospin et Chirac prétendent combattre.

Il faut acculer Milosevic, dictateur d’un pays pauvre, hier soutenu par ces mêmes grandes puissances, coupable aujourd’hui d’avoir voulu redessiner pour son propre compte les frontières de la Serbie, à se soumettre à la volonté de l’impérialisme. Il faut contraindre la Chine, elle aussi pays pauvre, postulant au rôle de grande puissance, à s’engager publiquement dans le soutien à l’OTAN et pour cela, utiliser la force pour le lui faire comprendre en bombardant son ambassade à Belgrade. Les puissances impérialistes ont décidé d’aller jusqu’au bout pour imposer leur rapport de forces. Quand l’impérialisme décidera que l’heure de la paix aura sonné, ce sera à ses conditions. Les populations, serbe comme kosovar, seront condamnées à tenter de survivre dans des pays dévastés, livrés aux appétits des trusts américains et européens.

Cette guerre obéit aux mêmes intérêts que la guerre économique que le gouvernement mène contre les travailleurs, les intérêts de la finance et des grands groupes capitalistes. La mondialisation fait des travailleurs les victimes de la concurrence pour que continue à fructifier la finance en détruisant les emplois, en remettant en cause les quelques acquis restants, en abaissant le pouvoir d'achat, en aggravant le fossé entre les classes sociales. Cette fuite en avant du libéralisme économique est une véritable folie, comme l'illustre, une nouvelle fois, l'annonce de la possible fermeture de l'usine Daimler-Chrysler produisant la Smart, en Moselle. Le coût de la fermeture serait supérieur au coût de sa construction, mais qu'importe, ce ne sont pas les actionnaires qui paieront, mais les travailleurs et les contribuables.

Alors, aux élections européennes du 13 juin prochain, nous pouvons affirmer clairement notre refus de la sale guerre menée en ex-Yougoslavie par notre propre impérialisme, comme notre refus de nous soumettre aux lois de la finance, en votant pour la liste conduite par Arlette Laguiller et Alain Krivine. Voter pour l’extrême-gauche, c’est affirmer la nécessité d’imposer face aux intérêts privés des gros actionnaires et du grand patronat, les droits fondamentaux des travailleurs, des chômeurs, des exclus, des jeunes, à mener une vie décente. C’est voter contre la guerre, pour affirmer notre volonté d’une paix démocratique respectant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est dénoncer clairement la politique du gouvernement de la gauche plurielle, engagé dans la guerre au Kosovo, comme dans la lutte contre les travailleurs. C'est aussi se donner les moyens de faire entendre notre voix en envoyant des députés révolutionnaires au Parlement européen.