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La grève des contrôleurs est terminée : préparons la grève " tous ensemble "

Le 8 décembre l’Humanité titrait : " la grève des contrôleurs donne des signes de faiblesse ", et ponctuait son article par ces mots : " Bonne nouvelle…, les contrôleurs ont voté hier en faveur de la reprise du travail ". Au moins les choses sont claires, le PCF au gouvernement veut mener sa politique au service des patrons et se réjouit des fins de grève.

Mais si Marseille a repris le travail mercredi 9 décembre après la promesse faite de 45 emplois supplémentaires, ce qui n’a rien à voir avec les embauches supplémentaires revendiquées, puisqu’il s’agit d’un redéploiement de postes existants vers d’autres services ou régions, pour d’autres régions, (Nantes, Bordeaux, Rouen) la grève s’est poursuivie jusqu’au vendredi 11 décembre. Preuve que la combativité était présente et cela après 14 jours de grève. Il aura fallu, en effet, tout le poids des appareils syndicaux pour que tout le monde reprenne. Bon nombre de militants syndicaux, notamment de la CGT, ont exprimé leur amertume devant les résultats qui ne sont pas à la hauteur de la lutte menée. Au total, les promesses faites par les régions sont de l’ordre de 300 postes alors que nous en demandions 600 et nous exigions des embauches au statut, et non pas une augmentation des effectifs dans certains services qui se solde par une diminution d’effectif dans d’autres. Car chaque contrôleur sait qu’il manque du monde partout à la SNCF.

La réduction du temps de travail vue par Gallois-Gayssot est un marché de dupes et les cheminots n’en attendent rien de bon, si ce n’est une augmentation de la productivité et de la concurrence entre services qui ne seront plus régis par les mêmes règlements de travail. En fait, la fonction des ces pseudos négociations a pour but de permettre à la direction de se donner un petit côté social à bon compte. Au passage, elles permettent à certains de ressortir leur hargne contre les travailleurs qui se battent et leurs élucubrations sur le service minimum ou le temps de travail effectif, pour les conducteurs qui ne conduiraient que trois heures par jour. Or il ne suffit pas de démarrer un train pour le faire circuler. De nombreuses vérifications de sécurité sont nécessaires. Il suffit de citer un chiffre : à trafic identique, les cheminots étaient 210 000 en 1992, il n’en reste plus que 174 000.

Pour le gouvernement et la direction de la SNCF, il fallait que tous les contrôleurs aient repris le travail le 9 décembre, car ce jour-là, le directeur de la SNCF devait présenter, avec plus d’une semaine de retard, le projet de budget préparé avec le ministre des transports. Ce budget est clair : 1500 suppressions d’emplois (6000 départs pour 4500 embauches), auxquelles s’ajoutent les 800 suppressions de l’année 1998. Pour cacher cette réalité, Gallois précise que l’effectif au 31 décembre 1999 serait le même qu’au 31 décembre de cette année, sous réserve que les négociations sur les 35 heures aient lieu. En fait, on exige des cheminots qu’ils réduisent leur temps de travail alors que le trafic augmente. Pour ce faire, il compte instaurer une déréglementation nationale au profit de règlements locaux et une limitation du droit de grève.

C’est donc une réponse claire qui a été faite aux contrôleurs : quelques embauches pour remplacer une partie des départs et suppressions de postes de cheminots dans des services pour les redéployer vers d’autres. C’est le cas pour la réparation des voies ou pour l’entretien du matériel. Il était important pour la direction de la SNCF et pour le gouvernement que l’annonce de ce budget d’austérité soit faite une fois le calme revenu, car cette annonce aurait pu déclencher une généralisation du mouvement.

Aujourd’hui, le sentiment des cheminots est que les mouvements qui se déroulent depuis septembre ont montré leurs limites et qu’il est nécessaire de se coordonner et de se rassembler pour imposer des embauches massives dans tous les services.

A moins d’un puissant mouvement à l’échelle de la SNCF, le gouvernement ne reculera pas. C’est à nous, cheminots, de discuter des moyens pour préparer un tel mouvement.

 

Grande Paroisse : Face à la solidarité patronale, la solidarité des salariés

Echo du bulletin d'entreprise " Front des travailleurs " LCR-VDT

La société SPIE-TRINDEL n’a pas que le contrat de maintenance EL-MR à GP, elle a aussi celui de EL lubrifiant à Petit-Quevilly. Pour assurer ses contrats, la SPIE a embauché des salariés en contrats à durée indéterminée de chantier (CDIC). Ces salariés n’ont pas de garantie de l’emploi et ne touchent pas de prime de précarité.

Lors du renouvellement du contrat de maintenance, ELF a exigé de SPIE un travailleur super-polyvalent (mécanicien/soudeur/électricien/tuyauteur) en remplacement d’un soudeur. Ce dernier a immédiatement reçu une lettre de licenciement.

Face aux réactions du syndicat CGT de la SPIE, les directions de SPIE-TRINDEL et de ELF se sont mises d’accord pour faire du chantage : menace de dénoncer le contrat de sous-traitance, de licencier tous les salariés en CDIC.

Pour contrer ce type de chantage que l’on risque de voir aussi à GP, les travailleurs des entreprises utilisatrices et sous-traitantes doivent se mettre d’accord pour dénoncer l’attitude de leurs patrons respectifs et exiger le même statut (salaires et conditions de travail) pour les salariés " extérieurs " et ceux du site.

 

 

Appels pour Diawara

Le Collectif des sans-papiers de Montreuil appelle à une campagne nationale pour exiger la libération de Diawara : " Nous ne pouvons pas accepter que Diawara Cheikne moisisse un an en prison parce qu’il a été débarqué d’un avion à la suite d’un mouvement de passagers. Il n’est ni un délinquant ni un criminel. C’est un travailleur vivant en France depuis des années, poussé hors de son pays par la misère et désireux simplement, comme des milliers d’autres, de régulariser sa situation. " Le Collectif exige " un nouveau jugement dans les plus brefs délais et l’arrêt des poursuites en appel dans cette affaire ".

Parallèlement, le Comité Diawara fait signer une pétition : " ...Diawara est un exemple de la répression acharnée que subissent tous les sans-papiers en France et en Europe [...] un exemple, car frapper Diawara, c’est vouloir briser les solidarités et empêcher l’unité des luttes. C’est pourquoi nous lançons un appel à la mobilisation pour obtenir la libération de Diawara et de tous ses camarades sans-papiers ".

Pour contacts : Collectif sans papier c/o MRAP maison des associations, 35 va de la Résistance 93 100 Montreuil ; Comité Diawara c/o Librairie Le point du jour, 58 rue Gay Lussac 75 005 Paris.